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Dans nos économies développées où toute délocalisation est vécue comme un drame, comment gérer la décroissance sans entraîner la société dans une spirale de déclin ?
Le plein emploi est-il vraiment un idéal ? Valoriser le travail plutôt que l’emploi car on peut être employé à faire quelque chose d’inutile Daugé - 12/07/2005
Le renchérissement de l’énergie devrait contribuer à faire revenir des productions délocalisées et à revaloriser l’énergie humaine Philippe Annaba - 15/12/2005
En "substituant à la vente d’un bien la vente de sa fonction d’usage" les entreprises créent de la valeur sur la durabilité plutôt que sur la quantité des biens produits Dominique Bourg, Stratégies pour une croissance non catastrophique - Le Monde - 22/10/2007
On peut atteindre le plein emploi si on réoriente l’économie vers les services non marchands, ou en réduisant le temps de travail Jean-Marie Harribey, Réduire la consommation des riches - Le Monde - 30/05/2007
"Il faut aller vers une relocalisation de l’économie, qui recèle un énorme gisement d’activités" Nicolas Ridoux, Relocaliser l’économie - Le Monde - 30/05/2007
L’ADEME démontre que les 3 R (réduire, réutiliser, recycler) peuvent constituer un véritable gisement d’emplois. Henri Bourguinat, Une croissance écologique est-elle possible ? - Le Monde - 29/05/2007
Messages
28 novembre 2004, 08:33, par Eric Lombard
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12 juillet 2005, 11:56, par Daugé
1) Le plein emploi est-il vraiement un idéal ? (cf. l’ex URSS où il n’y avait pas de chomeurs)
Je prefèrerais que l’on valorise le travail plutôt que l’emploi car on peut être employé à faire quelque chose d’inutile
2)Les conflits ne peuvent se résoudre qu’en partageant, donc en donnant, donc en perdant quelque chose. La décroissance, si elle est volontaire, acceptée, peut être bénéfique
15 décembre 2005, 16:13, par Philippe Annaba
Débat du 15 décembre : « Décroissance et emploi »
Café Culture de Toulon : Atelier « Décroissance »
M. Doaré et Annaba
Depuis deux siècles, insensiblement, les pays industriels se sont construits en s’enfermant dans leur propre logique du cul de sac.
Le profit vient de la consommation, donc du revenu. Pour qu’il y ait du revenu il faut du travail donc de l’emploi. La production n’est donc qu’un moyen et non une fin en soi. D’ailleurs pour faire plus de profit on met la production là où elle revient le moins cher. Et comme il n’y a plus de travail-emploi qui donne le revenu, celui-ci provient des aides et prestations sociales, en attendant que les marchés, donc que la consommation se développe, là où la production s’en est allée, et ainsi de suite. Il y a donc circulation planétaire de la paupérisation et de la richesse, et non remplacement de la pauvreté par la richesse.
Avant de se demander si la décroissance amène une détérioration de l’emploi, il faut être conscient de l’évidence selon laquelle, de toute façon, le système du capitalisme financier déstructure l’emploi dans les pays riches pour l’implanter dans les pays dits émergents.
Les conséquence de cette disparition progressive de l’emploi industriel, dit productif, qui n’a encore rien à voir avec la décroissance, est une déstructuration sociale, puisque les aides et prestations sociales ne sont plus financées par les cotisations des entreprises et des salariés qui ont disparu. Il y a donc bien paupérisation, donc mouvements sociaux, révoltes des groupes les plus touchés et guerre civile.
Cette évolution est enclenchée en France où il semble que la dette de l’Etat atteigne aux dernières nouvelles 2000 milliard d’euros, c’est à dire 65000 euros (430000 F) par contribuable.
Pour les dirigeants de gauche comme de droite une telle situation catastrophique ne peut être résolue que par une croissance plus forte. C’est en effet stupidement arithmétique. Plus il y a de croissance, plus il y a de revenus du travail et du capital, donc plus il y a de ressources pour l’Etat.
Les conséquences sur les générations futures en ce qui concerne l’environnement n’entrent évidemment pas en ligne de compte, malgré les comédies sur-médiatisées du « développement durable ».
Pendant ce temps là, tsunamis, ouragans, tempêtes encore jamais vues aux Canaries et ailleurs, pollution au benzène en Chine sur des territoires immenses. En fait, seul le désert de Gobi (Mongolie), ne cesse de se développer durablement !
Comme dans toute religion, le conditionnement sert à cacher l’incohérence de la Révélation, la Révélation de la divinité Emploi.
En revanche la décroissance dont le but évidemment rationnel est de préserver la nature et ses ressources, oblige à l’économie et à remplacer le gaspillage énergétique par le travail animal et humain. L’agriculture et l’artisanat sont de gros employeurs, si on est décidé à y économiser les énergies fossiles. La réaction automatique des bien-pensant est alors : « on ne peut pas revenir à l’âge préhistorique ! »
Qui demande à revenir à l’âge préhistorique ? Faire l’effort de revenir quelques années en arrière serait suffisant. Or si le processus actuel continue, l’âge préhistorique risque bien en effet de nous rattraper.
Y avait-il un problème d’emploi avant l’ère de la surconsommation de l’énergie fossile ? Non bien sûr. Un retour à une moindre consommation de cette énergie, redonnera de l’emploi, d’autant plus que le transport devenant plus cher, des productions pourront revenir dans les pays d’où elles sont parties. De l’emploi il y en aura, ce n’est pas la question. La question c’est : est-ce que les gens sont capables de changer de mentalité ? Va-t-on les préparer suffisamment tôt à ces changements ?
Affirmer sans contestation possible que pour donner du travail à ceux qui n’en ont pas il faut une forte croissance est une absurdité, puisque la croissance pour dégager plus de profit doit augmenter la productivité, donc recourir à de plus en plus d’automation, de technologie et donc moins d’emploi. Il n’y a augmentation du profit que lorsqu’il y a diminution des salaires ou suppression des salaires. C’est pourquoi l’énergie fossile pas chère supprime des emplois en polluant la planète. L’exemple caricatural est cet employé communal, qui tout seul, un casque sur les oreilles, s’escrime à souffler les feuilles qu’on ramassait jadis à la pelle. Il casse les oreilles à tout le voisinage, pollue comme un cyclo et transforme deux employés en deux chômeurs. Sans compter que tout seul, ne pouvant parler à personne il s’emmerde comme un rat mort.
Malheureusement, la décroissance, dans un contexte de continuation de la poussée démographique mondiale est un leurre. Il faudrait se poser la question de la population supportable par la planète dans le cadre de sa préservation. Mais la démographie n’est pas une variable manipulable à cause des religions, des nationalismes ou des idéologies, c’est une variable qui ne peut évoluer que « par la force des choses ».
Voir en ligne : "Naître ou ne pas Naître"
20 mars 2009, 12:28, par Adrien
Remettre en cause le système capitaliste.
Le système capitaliste nécessite de la croissance économique pour fonctionner, c’est une des raisons pour laquelle en 2009 c’est la crise. La mise en place d’un système plus durable et ne nécessitant pas de croissance est possible (la baisse drastique des taux d’intérêts en est une des conditions nécessaires, a débattre), faire en sorte que le travail rapporte bien plus que le capital (ie : l’usure, l’immobilier et les dividendes). Plutot que de chercher à minimiser les couts de production, utiliser les éco-frais (taxe éco-emballage, prendre en compte le cout de traitement en fin de vie dés la vente, la récupération des vieux appareils par ceux qui en vendent des neufs) pour financer la fin de vie des produits, cela créera plus d’emplois en France que de faire fabriquer en Chine.