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Pour ses partisans, le caractère obligatoire découle de l’objectif d’universalité. Personne ne souhaite en effet retomber dans les travers du service militaire dont beaucoup de jeunes pouvaient se faire exempter.
Et si on supprime le mot obligatoire, le débat devient sans objet, car des formes de service civique sur volontariat existent déjà.
Après avoir recensé les arguments pour et contre, nous nous demanderons s’il n’est pas possible de sortir de ce débat binaire.
Contre l’obligation :
Déni de liberté
► Si on ne naît pas citoyen, on peut encore moins ordonner à quelqu’un de le devenir (Myriam ALDERTON, Association pour l’Etude et le Développement du Volontariat Civil, membre du collectif « Pour une alternative au Service civique obligatoire », Le Monde) (27/06/06)
► Le Service civique obligatoire est une forme de paternalisme de l’Etat (Myriam ALDERTON) (27/06/06)
► C’est une forme de travail forcé, contraire à la convention européenne des droits de l’homme (Myriam ALDERTON) (27/06/06) Cela a été confirmé par plusieurs personnalités compétentes (Anonyme) (22/12/06) (Myriam) (24/12/06)
► Ce projet marque "l’absolue défiance de notre société vis-à-vis de sa jeunesse".(David Valence) (12/08/06)
► Ce qui est choisi est plus fort que ce qui est imposé. Risque de "placardiser" les jeunes (Dominique de Villepin, Dépêche AP) (24/11/06)
► "C’est une dérive sécuritaire dangereuse" (Arno) (28/11/06)
► 13 millions de français donnent de leur temps à une association, sans qu’on les y oblige (Arno) (7/12/2006) (Arno) (7/12/2006)
Déni d’égalité
► Le mouvement anti-CPE a démontré l’aspiration à une pleine égalité des citoyens jeunes et moins jeunes sur le marché du travail et dans la vie (Frédéric BENHAIM) (5/07/06)
Inadapté à l’objectif
► C’est demander à un système pseudo-militaire de faire le travail de civisme que l’école n’a pas fait (Charles Halary) (19/07/06)
Mal ciblé
► Le service civique ne doit pas être réservé aux jeunes (Dominique Voynet, Les verts)
► L’obligation ne garantit pas l’universalité. La liste des cas d’exemption dressée par l’amiral Béreau sera forcément étendue ... (Myriam) (28/11/06)
► Il est illusoire de penser que les "sauvageons" des cités répondront à l’appel (L’indépendant) (30/11/06)
►► Pourquoi focaliser sur les banlieues ? Le déficit de lien social affecte aussi les populations protégées des beaux quartiers (Arno) (7/12/2006)
► Nous ne croyons pas aux vertus du nivellement. Certains jeunes ont besoin d’être davantage aidés (Nicolas Sarkozy à l’Assemblée Nationale)(Signalé dans le forum par Anonyme) (16/11/05)
Interférences avec emploi salarié et bénévolat
► Concurrence avec le travail salarié (Anonyme) (20/12/2006)
► Ce projet coupe l’herbe sous le pied au plan Borloo de création d’emplois de service à la personne (David Valence) (12/08/06)
► La présence d’appelés du SCO dans les associations risque de décourager les bénévoles (Arno) (8/12/2006)
Coût trop élevé
► Coût trop élevé. Il y a d’autres priorités (Bruno Julliard, UNEF, L’Express) (5/10/06)(Bastien) (31/01/07)
► "Cette mesure (...) est dangereuse politiquement, inefficace socialement et absurde économiquement." (David Valence) (12/08/06)
Projet à risques et difficile à mettre en oeuvre
► Trop complexe, lourd, difficile à mettre en oeuvre. (Dominique de Villepin, Dépêche AP) (24/11/06)
► On ne voit pas très bien comment on sanctionnerait les réfractaires. (Docdory) (9/11/06)
►► Prison avec sursis d’une durée égale à la durée de service non effectuée (Jacques Attali, L’Express) (13/12/2004)
►► Suppression de certaines allocations, ou diminution d’un trimestre de droits à la retraite, ou impossibilité de passer des concours de la fonction publique (Gilles Guillaud, La Vie) (16/11/2006)
► Porte ouverte aux tricheries en tous genres (Docdory) (9/11/06)
► "Coupure difficile à gérer (perte d’emploi, perte d’une année universitaire ...)" (Bastien) (31/01/07)
Pour l’obligation :
► Il faut assumer le caractère obligatoire dans une triple exigence : pérennité (par l’engagement de l’état), réciprocité (entre droits et obligations des citoyens et de la collectivité), universalité. (Plate-forme associative) (25/9/06)
Universalité
► S’il n’est pas obligatoire, il n’attirera qu’une petite frange de la population, et ceux qui en ont le moins besoin (Jean ALECIAN, Institut Montaigne, Le Monde) (27/06/06)
Fin 2006, la ministre à la Cohésion sociale, Catherine Vautrin, reconnaissait qu’il n’y avait que 2 500 jeunes pour 6 000 places offertes dans le dispositif de service civil volontaire. (Libération) (1/03/07)
► Sans obligation, il n’y aura pas d’engagement de l’état, et toutes les études montrent que ça ne touchera que 5% des jeunes (Razzye Hammadi, PS, La Vie) (16/11/06)
Eduquer à la citoyenneté et combattre l’incivisme
► "La citoyenneté n’est pas une matière à option" (Max Armanet) (15/03/07)
► De même que l’instruction obligatoire a permis de réduire le coût de l’ignorance, c’est le prix à payer pour réduire le coût de l’incivisme (Max Armanet) (15/03/07)
Vertus de l’obligation
► "Il n’y a pas de République sans obligations de chacun envers tous. Il y a dans l’obligation une pédagogie du devoir et une exigence morale (...)" (Nicolas Sarkozy) (1/09/06)
► Elle continue et compléte l’obligation de l’école (Serjou) (3/11/06)
Comment sortir du dilemme obligatoire / facultatif ?
Volontariat, mais obligatoire à terme
► Pour un volontariat qui devienne "une ardente obligation" (Jean Bastide) (14/03/07)
► Mise en application progressive, avec démarrage sur la base du volontariat (RECit) (Serjou) (8/10/06)
Aménagements du caractère obligatoire
► Durée minimum obligatoire de 2 à 3 mois, que chaque jeune pourrait prolonger s’il le souhaite (Jean ALECIAN, Institut Montaigne, Le Monde) (27/06/06)
► Prolonger l’obligation scolaire jusqu’à 18 ans et y intégrer le service civique (Amis de La Vie, Hérault) (24/11/06)
► Ne le rendre obligatoire que pour les chômeurs (Mathilde) (15/12/06) (Anonyme) (19/12/06)
►► Avec 2 millions de chômeurs, sans compter ceux qui ne sont pas recensés, cela va faire encore plus de monde ! (Arno) (18/12/2006)
Volontariat, mais fortes incitations
► Sur volontariat, mais politique ambitieuse en faveur des volontariats existants (Collectif "Pour une alternative au S.C.O") (1/10/06) "Renforcer l’envie de s’engager" (Dominique Voynet, Les verts) (27/11/06) Favoriser l’engagement en simplifiant l’offre de volontariat qui est trop complexe (Jean Bastide) (14/03/07)
► Il faudrait qu’il soit "obligatoirement proposé". (Bernard Kouchner, L’Express) (5/10/06)
► Sur volontariat, mais en ménageant des périodes de temps ad hoc dans l’enchaînement des études (Aurélien Veron) (22/09/06)
Voir aussi Comment rendre le service civique attractif et motivant ?
Alternatives au service civique obligatoire
► Il faut relancer l’idée de civisme, mais par d’autres voies que le SCO qui pose beaucoup de problèmes (Christophe SENIZERGUES) (4/07/06)
► Abandonner cette "mesure miracle" au profit d’une politique de la jeunesse pragmatique et ambitieuse (David Valence) (12/08/06)
► "Il existe une solution moins coûteuse et plus efficace : un emploi ! Le travail reste encore le meilleur moyen de s’intégrer dans la société et de sortir de son milieu d’origine" (Bastien) (31/01/07)
► "La reconquête civique est d’abord l’affaire des enseignants" au travers de l’apprentissage de l’histoire nationale, du civisme et de la civilité (Serge Barcellini) (17/07/07)
Messages
2 novembre 2006, 16:17, par Facilitateur
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article 38
30 novembre 2006, 16:44, par L’indépendant
Si l’on s’imagine que des jeunes "sauvageons" des cités (qui ne respectent déjà pas la loi), répondront à l’appel de ce service civil, on rêve !... En outre je ne regrette nullement la disparition du sericvice militaire qui était éttentatoire à la liberté.
7 décembre 2006, 18:07, par arno
Pour se prétendre "l’indépendant", il faudrait déjà savoir choisir son vocabulaire. "Sauvageon des cités", vous agitez là une image, et non un argument.
Rassurez vous : une des propositions de loi pour le SCO prévoit aussi la participation des détenus. De là à dire que les personnes qui vivent dans les cités en sont prisonnières, ... les quartiers VIP en seront sans doute dispensés.
Amusante, cette focalisation sur les banlieues, on parle rarement de lien social dans les beaux quartiers résidentiels, bouclés, surprotégés, éloignés des lieux de passage, effacés des cartes, où vivent de véritables délinquants sociaux capables de licencier des centaines de personnes qui elles vivent dans les cités.
C’est à mon avis pour ces populations protégées que l’on devraient déployer davantage de lien social, de rallyes citoyens et veiller à ce qu’il n’y est pas d’exemptions massives à un éventuel SCO capable de briser les communautarismes et générateur de "brassage social".
Pas sûr, que ces populations souhaitent que leur rejetons reviennent du SCO avec un conjoint vivant dans ces cités.
Pâle Ophélie, pauvre Hamlet.
3 novembre 2006, 10:07, par Serjou
" OBLIGATION "
Est-ce une violence exercée par l’Etat au nom de la société ?
Ou n’est-ce pas l’élément d’un contrat établi entre adultes responsables, contrepartie indispensable d’une qualité de vie, et même de notre vie "tout court" ?
22 novembre 2006, 18:26
Concernant votre première question, il faudrait savoir ce qu’on envisage comme sanctions contre les réfractaires du service civique obligatoire. Ce point n’est JAMAIS abordé par les partisans de cette mesure et je trouve cela d’une gande malhonnêteté intellectuelle.
Pour mémoire, les réfractaires à l’ancien service national encouraient des peines de prison. Préconisez-vous la même chose pour le service civique obligatoire ?
Quant à votre deuxième question, rappelons qu’il est parfaitement illégal de forcer quelqu’un à signer un contrat, donc une obligation n’est jamais un contrat au sens juridique du terme.
Si on entend "contrat" non au sens juridique mais au sens philosophique de "contrat social", se pose la question du rapport entre société et nation : on ne peut imposer le service civique aux étrangers vivant en France et pourtant ils vivent dans la même société.
28 novembre 2006, 07:42, par Myriam
Dans l’introduction aux débats, il est dit : " le sco est porteur par son universalité, d’un sens symbolique fort que n’a pas le volontariat". De l’utopie à la réalité le chemin est long et il arrive bien souvent, en cours de route, que l’idée d’origine soit dénaturée (pour des raisons évidentes de complexité dans la réalisation et de coût.) L’amiral Bereau qui est pourtant un fervent défenseur du sco, nous annonce la couleur de cette "universalité" dans son livre ’Faut-il instituer un service civique obligatoire ?’ il nous dresse une véritable liste (non exaustive) des exemptions à envisager : (les soutiens de famille, les mères de famille, les chefs d’entreprise, les jeunes résidents à l’étranger, les jeunes policiers, infirmiers, médecins, aide soignants). Pourquoi pas alors ajouter aussi : les avocats, les éducateurs, les animateurs, les assitantes sociales ? Vous en voulez encore ? J’ajouterai les agriculteurs, les boulangers et toutes les personnes qui n’exercent peut être pas un métier ’au service des autres’ mais sans lesquels nous ne pourrions tout simplement pas nous nourrir ! Plus sérieusement, les partisans du sco reculent déjà, au fur et à mesure, que doivent se préciser les modalités concrètes de sa mise en place et si l’amiral Bereau ne le disait pas déjà pour nous, nous pourrions penser qu’à l’image de l’ancien service national, seuls les jeunes ’inactifs’ seront pleinement assurés de ne pas échapper à cette nouvelle obligation. Aussi, la remarque que je cite en début de ce message me semble hasardeuse et peu respectueuse du volontariat qui est peut être moins utopique mais surement plus réaliste et respectueux du caractère universel d’un tel service, c’est à dire ouvert à tous...
28 novembre 2006, 14:47, par arno
Si on reprend l’hypothèse lancée par Myriam, que cette obligation pourrait ne concerner que des jeunes "inactifs", alors on pourra voir évoluer l’obligation vers d’autres inactifs : les "sans emploi" et les retraités. Il y aurait là des moyens coercitifs : suppression des indemnités chômage ou des allocations retraites. Ceci est plus qu’une hypothèse, cette idée circule déjà en toute discrétion dans les offices des organisations de l’emploi et les sociologues prospectivistes (voir aussi la tribune de Jérôme SGARD dans Libération). Nous serions dans une étrange société où les destinataires des systèmes de solidarité devraient travailler presque gratuitement pour maintenir leurs moyens de subsistance.
Sur un plan conceptuel de stratégie politique, l’obligation peut réussir à faire inexister le citoyen en tant que sujet politique : c’est à dire en tant que contre pouvoir, éduqué à la critique pesée, individu capable de s’engager, de faire collectif, de prendre des initiatives, etc. L’obligation définit de façon autoritaire ce qu’est la citoyenneté : obéir à remédier aux difficultés de la société telles que définies par le pouvoir, c’est ne pas laisser les citoyens agir d’autorité dans leur propre capacité d’action ou une réorganisation de la société. Le SCO (proposition parlementaire d’octobre 2003) est très clair : le service, le bien commun et l’intérêt général sont définis par le gouvernement, lui et lui seul. Or la contradiction sur l’intérêt général, son explicitation, sa délibération, sa publication par les citoyens est la définition de la démocratie, selon Paul Ricoeur.
Cela rappelle une autre tendance d’actualité. L’égratignement de la loi 1905 (séparation de l’Etat et des Eglises) induit une relecture de la loi 1901 (droit de s’associer) qui, elle, institue la séparation des congrégations religieuses d’avec les organisations citoyennes.
Il s’agit dans le même mouvement de rajouter de la confusion entre citoyenneté et religion, comme l’obligation introduit la confusion entre sujet et soumis, et l’idée service civique entre travailleur et sujet politique.
Il est particulièrement ennuyeux que nous ayons à recourir à l’obligation. C’est une dérive sécuritaire dangereuse : il suffit de lire les intentions des parlementaires pour comprendre que nos élus vivent dans une angoisse névrotique dès que l’on évoque le peuple, et particulièrement les jeunes.
Je crois qu’il faut savoir raison garder et rappeler nos élus à la raison, et éviter de décider d’une telle mesure régressiste dans l’agitation ou le fantasme, qui prétend régler tous les maux de notre société, mais dont les conséquences seraient ô combien fâcheuses pour l’équilibre démocratique.
Mettons en place de façon ambitieuse les dispositifs du volontariat, redonnons aux associations les moyens d’exercer, redéfinissons un service public guidés par l’intérêt général.
La question est de savoir : Quelle société désirons nous ? Qu’allons nous faire, nous adultes, à la jeunesse ?
Des citoyens responsables de leurs actes ou des exécutants vertueux d’une entreprise de réparation nationale ?
6 novembre 2006, 10:53, par Serjou
Je suis donc partisan d’une obligation de service civique, tout en reconnaissant qu’il est difficile de l’imposer de but en blanc dans le contexte actuel.
Dans une période transitoire, il me paraît nécessaire de recourir au volontariat :
. en créant une structure spécifique distincte des existantes et capable de fédérer les bonnes volontés,
. en l’ouvrant à différentes classes d’âge, sachant que l’obligation ultérieure devrait logiquement n’être appliquée qu’aux plus jeunes majeur(e)s, le volontariat demeurant ouvert aux autres,
. en laissant la possibilité aux jeunes soumis à l’obligation, de l’effectuer dans un créneau d’âge suffisamment large,
par exemple, entre 16 et 28 ans pour un service de 6 mois à un an selon pénibilité....
9 novembre 2006, 18:14
Je vous cite : "l’obligation ultérieure devrait logiquement n’être appliquée qu’aux plus jeunes majeur(e)s"
Quelle est la logique ?
Si cette obligation découle d’un devoir envers la société, pourquoi ce devoir serait-il réservé aux plus jeunes ?
Si la logique est que les les autres, une fois lancés dans la vie, ont autre chose à faire, pourquoi ne pas quand même faire porter cette obligation sur les rmistes, les chômeurs de longue durée, les retraités n’ayant pas effectué leur service national ?
Cette logique m’échappe.
10 novembre 2006, 13:21, par Serjou
En effet, j’ai manqué de clarté dans ma proposition.
Je situais l’exclusivité de cette obligation aux jeunes dans la perspective future où tout le monde y aurait déjà satisfait dans sa jeunesse, renouant sur ce point avec l’ancien service national.
13 novembre 2006, 15:08
Désolé mais je ne comprends toujours pas !
Dans votre premier message, vous sembliez envisager une période de transition où le service civique serait facultatif, puis une période où ce service serait obligatoire mais seulement pour les jeunes. Je vous demande : pourquoi seulement les jeunes ?
Et alors vous me répondez : parce que tout le monde aura fait son service civique dans sa jeunesse. Mais bien sûr que non ! Dans la période de transition, tout comme dans la période actuelle, certains ne l’auront pas fait. Pourquoi alors imposer aux jeunes, *et seulement à eux*, une obligation qui, si elle est un devoir naturel vis-à-vis de la société, devrait être un devoir pour tous ?
Par ailleurs, vous semblez oublier que l’ancien service national n’était obligatoire que pour les hommes. J’ai l’impression que c’est un oubli fréquent chez les partisans du service civique.
23 février 2007, 14:02, par pat
et pour en ajouter sur le service militaire, reprenez les études faites lors de son existance, il n’y avait rien de plus inégalitaire, beaucoup d’étudiants y échappaient alors que les autres jeunes étaient largement incorporés. Certains le faisient à quelques kilomètres de chez eux et d’autres à l’étranger (en RFA). Quelles garanties y aura t’il que cela nous ramènera pas dans cette situation ?
29 novembre 2006, 15:11
Le terme "universalité" abondamment utilisé ici peut paraître un peu pompeux. Réduire l’univers aux jeunes de nationalité française, en bonne santé et qui n’ont pas encore d’enfants (sinon ils seront évidemment dispensés de service civique), c’est se faire de l’univers une idée quelque peu étriquée !
On poura remarquer que la CMU, couverture maladie universelle, utilise elle aussi cette dénomination pompeuse. Mais au moins, elle n’est pas restreinte par des critères d’âge, de nationalité ou de parentalité !
30 novembre 2006, 17:14
En introduction de ce débat, il est écrit que "beaucoup trop de jeunes pouvaient se faire exempter" du service militaire.
Beaucoup de jeunes, c’est incontestable, je crois que c’était de l’ordre de 30 %. Mais pourquoi "beaucoup trop" ? Celui qui a écrit les lignes en question est-il convaincu que certains exemptés n’auraient pas dû l’être ? Eh bien, qu’il le prouve. Quand on accuse, il faut des preuves.
Ce qui est particulièrement cocasse, c’est que dans la rubrique "un projet ambitieux", on évalue à 150 000 sur 750 000 le nombre d’exemptés du futur service civil, soit 20 %. Ainsi 30 % d’exemptés au service militaire, c’était beaucoup trop mais 20 % d’exemptés au service civil, c’est raisonnable ? Il doit y avoir un manque de coordination chez les rédacteurs de ce site...
7 décembre 2006, 10:49, par Facilitateur
Je retire le "trop" qui comporte effectivement un jugement dont l’origine ne peut être identifiée.
Concernant la deuxième partie de votre message, il n’y a pas "manque de coordination chez les rédacteurs de ce site". Les chiffres que vous citez, 30% d’exemption du service militaire et 20% du futur service civique proviennent tous deux du rapport de l’amiral Béreau (publié par la Documentation française). Ce dernier chiffre n’engage que lui.
Cordialement
7 décembre 2006, 16:17
Il est difficile de comprendre pourquoi on retire le "trop" tout en maintenant l’expression "retomber dans les travers" qui exprime la même idée.
Plus généralement, les deux phrases d’introduction semblent dire : il faut que ce soit obligatoire sinon beaucoup y échapperont, comme pour le service militaire. Mais le service militaire aussi était obligatoire, ce qui n’empêchait pas les nombreuses exemptions ! La logique de ces deux phrases m’échappe complètement.
Le chiffre de 20% de dispenses n’engage que l’amiral Béreau, certes. Et pour cause : il doit être un des seuls à se risquer à une estimation ! Tout comme il doit être un des seuls à envisager concrètement qui pourrait être dispensé (cf message de Myriam).
Si certains sont convaincus qu’il est possible d’instituer un service civil obligatoire avec significativement moins de dispenses que l’ex-service militaire, qu’il nous dise qui il rayerait des listes d’exemptions de l’amiral Béreau. Les femmes enceintes ? Les infirmiers ? Les soutiens de famille ? Un peu de concret, que diable !
1er décembre 2006, 01:35, par arno
Selon le dernier recensement, il y aurait en France plus de 11 millions de bénévoles.
11 millions !
Plus d’un Français sur 6 donne de son temps à une association... et cela sans qu’on les y oblige ?
La loi 1901 est l’exception française. Il n’est pas d’autre pays au monde où des citoyens ont le droit de s’associer librement et de constituer une personne morale.
Sachons garder cette précieuse richesse et usons avec soin de cette liberté que même la perfide Albion nous envie.
Ne disent-ils pas, nos voisins anglais : "si vous criez dans une rue de France : "M. le Président", une personne sur deux se retourne".
7 décembre 2006, 10:56, par Facilitateur
Pouvez vous indiquer la source de cette info ?
Merci d’avance
Facilitateur
7 décembre 2006, 17:50, par arno
Erreur : ce ne sont plus 11 millions de bénévoles, d’après le rapport de 2001, mais 13 millions selon une étude récente de 2006.
Une dépêche Reuters affirme ce lundi 7 décembre que ce sont 13 millions de bénévoles qui animent les associations françaises "selon le baromètre 2006 du bénévolat du Centre de recherche d’étude et de recherche sur la philanthropie (Cerphi)."
8 décembre 2006, 16:25, par arno
Avec ces 13 millions de bénévoles, des réactions pro SCO disent : c’est pas assez. Il y a bien sûr le blues du responsable associatif, dépassé par ses actions, et qui a toujours besoin de davantage de convaincus. Mais relatif au SCO, ces réactions de nature totalisante (tous bénévoles !)sont risibles si l’on a gardé chez soi, un peu de distance ironique et que l’on connaît un peu le fonctionnement associatif.
Ces 13 millions signifient 1 + 1 + 1 + etc. citoyenNEs qui forment 1 million de personnes morales où elles s’engagent librement à de la contrainte. Proposer à ces bénévoles de faire du volontariat et doter les associations de moyens pour cela, voilà qui serait très intéressant.
PAr contre, il ne serait pas étonnant de voir ce chiffre ralentir voire baisser avec l’entrée éventuelle dans les associations d’appelés au SCO. Cette fonctionnarisation à outrance du civisme risque de créer des turbulences internes et de retirer aux bénévoles le plaisir du don, de l’adhésion à une action sociale, de s’associer librement : tout le sel de cette loi 1901. On aurait tort de considérer un peu vite que ce bénévolat est acquis et qu’il ne peut que croître.
Evitons donc le parachutage de jeunes dans des associations dont l’accueil et la relation sont biaisés par l’obligation et l’impératif moral de rendre un service à la nation, et concentrons nous sur la possibilité d’améliorer l’action des associations par ceux qui la font déjà, en facilitant leur action et leur initiative. Par exemple, la possibilité de nouer des avenants aux contrats de travail autorisant une disponibilité associative lors des temps de travail.
La question des emplois jeunes a introduit la pernicieuse capitalisation des associations, et, en période de financements amoindris, introduit l’idée du bénévolat comme main d’oeuvre de renfort, donc de seconde zone. Sans le bénévolat, les associations perdraient la tête. Le SCO aura les mêmes effets néfastes sur les associations, plus encore par la précarité des missions (4 mois), plus grave par l’ampleur nationalisante du SCO.
Ce fantasme tout capitaliste, et pour tout dire mesquin, d’être fasciné par la capacité des associations à faire travailler des gens gratuitement, ajouté à cette tendance patriarcale et autoritaire de pouvoir les y forcer, n’est pas étranger aux motivations du SCO.
C’est sans doute ce projet qui depuis peu persuade le MEDEF, syndicat capitaliste, de cesser de vouloir porter atteinte à la loi 1901 et aux associations pour concurrence et, retournement avantageux de la veste, de n’avoir que de bons yeux pour cette impressionnante marée humaine de main d’oeuvre.
9 décembre 2006, 07:42, par Myriam
"Avec ces 13 millions de bénévoles, des réactions pro sco disent : c’est pas assez". Mais, il faut ajouter que ces 13 millions emploient 1. 800 000 salariés, près d’un salarié privé sur dix travaille dans une association et certains partisans du sco de dire : " C’est trop, les associations coûtent trop cher ! " Si les associations ont recours à des professionnels ce n’est pas par manque de bénévoles, il faut bien méconnaitre les effets dévastateurs que la misère et la précarité ont sur leurs victimes, pour s’imaginer qu’une augmentation massive de bonnes volontés peut remplacer le professionnalisme et la formation continue. Ce tableau angélique des "bons bénévoles" ouvrant leurs coeurs à toutes les souffrances humaines devrait être un peu dépoussiéré ! Les associations prennent à leur charge des problématiques de la société qui sont de plus en plus complexes, aux côtés des bénévoles, elles ont aussi besoin de compétences précises et surtout de continuité, le sco est une mesure qui ne répond pas à ces attentes. 13 millions de bénévoles ATTENTION FRAGILE ! Les situations de détresse que traversent les populations ont des causes politiques et elles ne pourront indéfiniment être l’objet de l’intervention d’ associations soumises avec toujours plus de normes et de règlementations aux logiques économiques et gestionnaires de l’Etat. La nouvelle obligation du sco au lieu de nous aider à retrouver le sens profond des solidarités spontanées que favorise l’asociation Loi 1901 risque de nous en éloigner un peu plus. Les partisans du sco supposent les associations détentrices d’un pouvoir et d’une liberté d’intervention que dans la réalité elles ont de moins en moins et le sco ne fera qu’aggraver cette situation. La réalité sera comme aujourd’hui en pire : on fonce, le nez dans le guidon avec aucun moyen d’organiser une véritable coordination qui nous permettrait de penser plus avant, le sens d’un tel aprentissage, dans son aspect de formation citoyenne. A travers cette nouvelle obligation, il semble que la volonté de l’Etat de proposer des statuts de plus en plus précaires aux associations et de favoriser le dumping social se confirme, au lieu de rechercher les moyens d’aider efficacement les associations. L’exercice de la solidarité est incompatible avec le carcan étatique inauguré par le sco et le risque est grand de faire plonger le secteur associatif dans l’anomie. La légitimté des associations prend racines dans la société civile, pour ensuite remonter et porter les revendications et doléances de celle-ci jusque dans les plus hautes institution. Le sco propose lui un mouvement en sens inversee, antidémocraique de surcroit, qui ne peut que scléroser la spontanéité du mouvement associatif, en le transformant en gestionnaire d’un processus d’obligation, qui se trouve aux antipodes de ce qui le fonde. Cherchons donc les moyens de préserver et de développer cet équilibre fragile des associations, fragile parceque vivant et riche. La recherche de solutions sera plus aisée si nous parvenons à nous allier autours de valeurs communes, avons-nous besoin de l’obligation pour y réfléchir ensemble ?
14 décembre 2006, 14:16
Les lecteurs de Borges connaissent les Trois Versions de Judas ; voici maintenant deux versions de Sarkozy. La première date du 16 novembre 2005, Sarkozy répond à Glavany qui réclame une service obligatoire alors que le gouvernement vient de décider de mettre en place un service facultatif.
"Pour vous, un service civil volontaire créerait une nouvelle inégalité. Disant cela, vous êtes fidèles, et personne ne vous en fera le reproche, à vos valeurs puisque, contrairement à nous, vous croyez aux vertus du nivellement. Il est des jeunes qui, ayant moins que d’autres, ont besoin d’être davantage aidés (...)
Voilà trop longtemps qu’en France on dit « Ou bien c’est pour tous, ou bien ce n’est pour personne », et comme on n’a pas les moyens de faire pour tous, on ne fait rien pour personne (...)
D’autres questions devront trouver réponse. Qui encadrera ce service ? Sera-t-il rémunéré, et si oui, combien ? Comment seront choisis les jeunes en bénéficiant ? Ce sera un beau débat au cours duquel nous plaiderons pour donner plus à ceux qui ont moins et où vous soutiendrez qu’il faut donner la même chose à tous. Le pays jugera de quel côté est la justice."
La deuxième version, du 1er septembre 2006, est citée parmi les arguments en faveur du service obligatoire.
Choisissez votre version de Sarkozy !
15 décembre 2006, 12:01, par matihlde
je suis en train de faire un débat sur SCO oui/non, j’ai pu lire toutes vos idées, ceci était trés intéréssant, et je dis comme quoi, moi non plus étant un de ces jeunes qui devront participer à ce SCO, je ne suis pasd’accord, mais, je propose que les chômeurs qui n’ont pas de travail, eux, profitent de cette opportunité pour faire ce service civique.
18 décembre 2006, 14:17, par arno
Absurde.
Manifestement vous ignorez ce qu’est le chômage pour oser prétendre refiler la patate chaude à ceux qu’une certaine presse nomme "fainéants".
Si je vous suis dans votre "raisonnement", allons plus loin que les 2 millions de chômeurs de la catégorie 1, considérons tous les chômeurs, et ce n’est plus quelques 800 000 jeunes par an, mais plus de 5 000 000 de personnes "désoeuvrées" qui vont courrir vers le SCO.
La France deviendrait un gigantesque camp de travail, et les chômeurs disparaîtraient statistiquement.
Evidemment comme vous êtes bien éduquée, vous savez qu’un chômeur est un fainéant qui ne veut pas travailler, et qui ne peut pas être aussi une personne privée d’emploi, à charge de famille, bénévole d’une association, à la recherche d’un emploi, et 600 ou 800 € pour vivre. etc. (lisez le monde diplo de décembre 06, pp. 4-5)
Jeune, chômeur, retraité, fonctionnaire, ... mais si tout le monde fait un service civique, qui va travailler ?
Réponse : les 20 % de la population suffisants pour faire fonctionner l’économie réelle, selon les prospectives de l’OCDE.
Mais attendez un peu, que vont devenir les 13 millions de bénévoles aujourd’hui recensés ? C’est à dire des jeunes, des chômeurs, des retraités, des salariés, tous ces citoyens qui donnent de leur temps ensemble, ce brassage social spontané.
Donc non seulement le SCO invente l’eau tiède : un brassage social qui existe de fait, mais en plus, il compte faire des catégories de personnes pour des réserves de main d’oeuvre qui seront obligées de travailler.
Etonnant, non ?
19 décembre 2006, 16:20
Il est tout à fait normal d’être contre le sco si on risque d’y être soumis et qu’on estime ne pas y trouver son compte. Si certains trouvent cette attitude égoïste, on peut toujours leur demander de montrer l’exemple et d’aller travailler six mois pour pas un rond ou à peine plus.
Par ailleurs il faut être clair : si le service militaire a été maintenu si longtemps en France, c’est essentiellement pour maquiller les chiffres du chômage. C’est tellement vrai que vers la fin des années 1990, toute personne poursuivant ses études ou justifiant d’un contrat de travail pouvait se faire dispenser. Ne faisaient donc leur service que les jeunes de sexe masculin sans emploi. Pendant ce temps-là, ils n’apparaissaient pas dans les chiffres de l’ANPE...
Votre proposition de réserver le sco aux chômeurs peut donc paraître discutable, elle n’en a pas moins le mérite d’une certaine franchise qui contraste singulièrement avec l’hypocrisie des politiciens qui proposent le sco pour masquer leur absence de solutions face à un certains nombres de problèmes économiques et sociaux.
20 décembre 2006, 01:27, par A
On pourrait même arriver à un paradoxe rigolo : que les salariés soient montrés du doigt.
OUh les vilains : ils travaillent pour eux et pour gagner de l’argent
alors que les SCOs, c’est pour la nation et pour pas un rond.
Tout à fait d’accord, le travail et le civisme, rien à voir.
Le civisme, ce n’est pas fait pour occuper le sans emploi.
Par contre, on peut civiquement se poser la question pourquoi y a-t-il tant de chômage et de chômage larvé et tenter de réfléchir à comment résoudre le problème.
20 décembre 2006, 17:55
Remarquez qu’il y avait une certaine tendance à montrer du doigt ceux qui échappaient au service national. Qui n’a jamais entendu des réflexions du genre : "on n’est pas un homme tant qu’on n’a pas fait son service militaire" ? Encore aujourd’hui, certains parlent des exemptions de ce service comme d’un scandaleux passe-droits, d’un "travers" sur ce site. Sans apporter le moindre argument sur ce point (et on les comprend, ils auraient du mal à en fournir).
Ouh les vilains qui n’ont pas fait leur devoir de défendre la patrie contre la menace bien réelle d’une invasion étrangère !
Dans ce projet de sco, ce sont les jeunes qui sont montrés du doigt.
Ouh les vilains jeunes qui ne comprennent pas qu’ils ont les mêmes droits mais plus de devoirs que les vieux qui ne feront jamais de sco !
Mais certains jeunes, bien sûr, se plieront de bonne grâce aux activités "d’intérêt général" (notez bien ce terme) du sco.
Ouh les vilains profs qui se font payer pour donner des cours chez Acadomia alors que les jeunes en sco feront ça gratuitement !
Ouh les vilains personnels de maison de retraite qui se font payer leurs services à des pauvres peronnes âgées sans défense alors que les jeunes du sco feront ça pour pas un rond !
Ouh les vilains balayeurs de rue qui touchent le smic alors que les jeunes du sco feront ça pour des cacahuètes !
Et le pire, c’est que certains ont le front de s’opposer au sco !
Ouh les vilains qui, comme le dit si bien Attali, "ne veulent pas admettre qu’être français est un formidable privilège qui doit se mériter" (alors qu’être française, bien sûr, ça ne se méritait pas du temps du service national) !
Pouquoi tant de vilains dans notre beau pays ?
11 janvier 2007, 10:59, par des étudiantes en colères !
nous sommes 4filles de première et nous travaillons actuellement sur le service civil. Nous ne sommes pas d’accord avec ce projet de loi. Nous souhaitons continuer nos études après le bac. Nous avons d’autres priorités. Tout d’abord il faut construire sa vie. Nos études sont longues et plus importantes, il faut travailler pour survivre dans notre société actuelle tellement la vie est chère ! La vie est trop courte pour un service qui n’aboutira a rien selon nous ! On est pas pour et nous protesterons pour que se projet ne soit pas promulgué. Centre 28 :-((
11 janvier 2007, 18:29, par Myriam
Si ce n’est pas indiscret : Pourquoi travaillez-vous (en cours ?) sur le service civil ? Qui vous le demande ? Pouvez-vous inviter d’autres étudiants à venir s’exprimer sur ce site ?
12 janvier 2007, 11:24
Les anti-socialistes ont l’habitude de dire que le socialisme, c’est être généreux avec l’argent des autres. On pourrait dire de même que les partisans du sco qui ne sont pas concernés personnellement par cette mesure sont généreux avec les efforts des autres. Apparemment, on trouve peu de jeunes favorables à ce service obligatoire.
On pourrait élargir le débat et se demander dans quelle mesure cette proposition de sco ne traduit pas une fracture générationnelle qui pourrait, dans un avenir plus ou moins proche, devenir presque aussi importante que l’opposition droite/gauche. Qu’on songe aux problèmes des retraites ou de la dépendance des personnes âgées. On a un peu l’impression que pour régler ces problèmes, les vieux sont généreux avec l’argent des jeunes.
19 décembre 2006, 16:55
Le site mentionne deux propositions concernant les sort des déserteurs du civisme obligatoire :
Celle du dénommé Guillaud, donc on a déjà signalé l’absurdité : les étrangers résidant en France ont droit aux allocations et au système de retraite sans pouvoir être soumis au sco. De plus, le droit de passer des concours de la fonction publique n’intéresse que ceux qui veulent devenir fonctionnaires, et il est ouvert aux ressortissants de l’Union Européenne, sauf postes sensibles.
Celle de l’ex-plein de choses Attali, qui propose de la prison avec sursis avec un sursis qui serait levé au bout de 5 ans. Donc en clair : de la prison ferme. Merci de le préciser sur le site. Bien sûr, ce serait assez rare. D’après Attali, le sursis serait levé à l’âge de 35 ans, et il ne le serait évidemment pas pour une personne ayant des enfants.
Cela aurait quand même des conséquences assez surprenantes. La non-levée du sursis pour raisons familiales reviendrait à considérer le fait d’avoir des enfants comme une forme d’accomplissement d’un devoir civique. Beau retour à une mentalité qu’on croyait révolue.
Par ailleurs on peut imaginer Pierre et Paul, 30 ans, condamnés à six mois de prison avec sursis pour incivisme. Un ans plus tard, Pierre et Paul ont chacun un enfant. Manque de pot, trois ans après, l’enfant de Paul meurt et Paul n’arrive pas à en faire un autre. Alors à 35 ans, Pierre sera dispensé de prison alors que Paul sera incarceré pendant 6 mois, n’ayant pas de bouche à nourrir.
Les partisans du sco rétorqueront que ce serait une excellente mesure contre la congélation des bébés...
2 février 2007, 17:30
Après les deux versions de Sarkozy, voici les deux versions de Royal.
Royal, après avoir regretté la suppression du service militaire en novembre 2005, puis signé la pétition de l’hebdomadaire La Vie Catholique en faveur d’un service civique obligatoire (voir liens sur ce site), vient de renoncer officiellement à cette mesure.
Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, dit-on parfois. On assiste de fait à un singulier renversement situation par rapport à novembre 2005. À l’époque, c´était Royal pour le sco et Sarkozy contre. Maintenant, c’est le contraire. Noter que c’est Razzye Hammadi, qui soutenait encore cette mesure le 16 novembre dernier, qui aujourd’hui annonce fièrement sa mise à la poubelle. Les observateurs sont hilares.
Voilà en tout cas qui fissure un peu plus la "belle unanimité" dont parle le modérateur de ce site, unanimité qui n’a d’ailleurs jamais existé puisque Chirac, Villepin, Alliot-Marie, les Verts, entre autres, ont toujours été contre.
C’est le début de la fin de cette vaste plaisanterie.
3 février 2007, 07:40, par Myriam
"C’est le début de la fin de cette vaste plaisenterie" espérons le mais cette remise en question des socialistes va renforcer la position actuelle de l’UMP sur le sujet qui va s’enorgueillir d’avoir le courage de le faire et d’aller jusqu’au bout, peut être (enfin) la fin d’un consensus entre ces deux partis sur le sujet et un vrai débat à l’horizon ?
5 février 2007, 14:58, par Myriam
Heureusement que les réactions ne sont pas rapides sur ce site car nous nous serions presque réjouis pour rien ! Quel peuple candide nous faisons à toujours croire ce que disent les politiciens ! Madame Royal est donc revenue à ses premiers amours et à l’obligation, ce qui ne semble pas déranger M. Hammadi président du MJS qui avait pourtant annoncé qu’elle avait abandonné cette idée suite aux débats participatifs avec les militants. Le service sera donc volontaire mais seulement dans la phase de test, espérons donc qu’aucun jeune n’acceptera de servir de cobaye : pas d’expérimentation, pas de SCO !
5 février 2007, 14:22
Un jour à peine après la deuxième version de Royal, voici la troisième version ! Mademoiselle demande à Kouchner de réfléchir aux modalités de ce service, qu’elle annonce de nouveau comme obligatoire...
Au-delà des commentaires sur le cafouillage de la candidate socialiste, remarquons une fois de plus l’extraordinaire impréparation des partisans de cette mesure. Voici plus d’un an qu’ils en parlent, un an qu’ils ont signé une pétition, plusieurs propositions de loi ont été déposées et on n’en sait toujours pas plus sur des questions absolument aussi élémentaires que :
Sur qui portera l’obligation ? Critères d’âge, de nationalité, cas de dispenses etc.
Quelles seront les sanctions contre les récalcitrants ?
Quelles seront précisément les activités proposées et dans quelles mesures ne se substitueront-elles pas à un travail salarié ?
Quelle sera la rémunération, quid des conditions de couverture sociale etc ?
Combien cela va-t-il coûter ?
Militer pour un projet aussi lourd sans avoir la moindre idée des conditions de sa mise en oeuvre est le signe d’une irresponsabilité absolument sidérante.
23 février 2007, 16:06
Le rapport commandé par la miss à l’ex-président kosovar Kouchner vient de sortir. C’est toujours aussi confus et vague, et pour tout dire d’un niveau intellectuel qui ne dépasse guère celui d’un enfant de 12 ans. Et encore... Quelques exemples :
le service devrait être obligatoire à terme mais en attendant, il sera "obligatoirement proposé". Kouchner explique que cela inverse la charge de l’obligation : c’est l’État qui serait obligé de permettre au jeune qui voudrait faire ce service de le faire. Sauf que par ailleurs, il explique que le dispositif ne concernera que 50 000 jeunes au départ puis 100 000 de plus chaque année. Que se passera-t-il si le nombre de jeunes demandeurs diffère sensiblement du nombre de places proposées ? Pas de réponse évidemment.
Toujours aucun détail sur les sanctions pour les réfractaires lorsque le service sera obligatoire. C’est la règle en politique : on n’aborde pas les sujets qui fâchent, on balaye la poussière sous le tapis.
Pas de précisions non plus sur le régime des exemptions. Pourtant Kouchner estime qu’à terme on arrivera à 500 000 jeunes par an, ce qui fait à peu près 2/3 d’une classe d’âge.
Soit 1/3 des jeunes qui y échapperaient, autant qu’à la fin de l’ancien service national (SN). Or ce grand nombre d’exemptions était précisément l’un des points les plus décriés de l’ex-SN.
Toujours cette idée que ces 6 mois ne seront pas perdus car il seront validés dans le cursus universitaire. Que se passerait-il si on décrètait que désormais au lycée, six mois d’enseignement étaient supprimés et remplacés par un service civique qui compterait pour le bac ? Presque tout le monde pousserait immédiatement les hauts cris en invoquant la dévalorisation du bac. Mais bizarrement, quand on propose cela pour l’enseignement supérieur, cela ne semble émouvoir personne.
Kouchner évoque un coût de 2 milliards d’euros par ans pour 500 000 jeunes par an. Cela fait 666 euros/mois pour chaque jeune. C’est diabolique ! Et c’est censé couvrir une rémunération de 300 euros/mois, les frais d’hébergement et de nourriture, le coût d’organisation de ce service, les soins médicaux, les provisions pour la pension car ce service compterait pour la retraite... Tout le monde croit à ce chiffrage naturellement !
On ne sait toujours pas ce que signifie "universel" et, en particulier, si ce service est censé devenir obligatoire pour les étrangers résidant en France. Dans un entretien au Nouvel Obs, Mamanmadit alias Thomas Royal estime que ce devrait être le cas. Juridiquement, on y croit au moins autant qu’au chiffrage de Kouchner !
http://forums.nouvelobs.com/928/Thomas_Hollande_et_Maxime_Ruszniewski.html
Voir en ligne : Rapport de l’ex-futur président de l’OMS
25 février 2007, 14:44, par Myriam
Que veut dire service civil universel ? C’est un lent processus de transformation du volontariat en obligation, le but est l’obligation à terme mais la pilule passe mieux en période électorale où il ne faut froisser personne et surtout pas les jeunes. 2 milliards d’euros par an pour 500 000 jeunes, à mon sens c’est réaliste, puiqu’ils comptent sur les associations d’acceuil pour prendre en charge le maximum. Qu’espériez-vous donc ? De grandes bases civiles modernes et mixtes où les jeunes vivraient et travailleraient tous ensemble pendant quelques mois à refaire le monde ??? Où la faible indemnité de 300,00 euros/mois serait compensée par une prise en charge complète de leurs besoins et par une mise à disposition de vrais moyens de recherche et de réflexion ? Allons, un peu de sérieux, on ne va pas en plus leur faciliter la tâche à tous ces jeunes ! Surtout que les associations sont là pour faire le travail à la place de l’Etat et à moindre frais, c’est le contrat "perdant-perdant" : Vous avez dit diabolique ?...