Renaud Muselier
Médecin, président Les Républicains de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur (2017- )
Il estime que le débat sur la légalisation du cannabis doit être engagé alors qu’il y a "longtemps été complètement défavorable". France-Info
Daniel Vaillant
Ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Jospin (2000-2002)
- Daniel Vaillant (à droite) a pris position en 2003 pour la légalisation contrôlée du cannabis.
Crédit photo : Parti socialiste
Quand il était ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant ne s’est guère préoccupé des questions de drogues. Il le regrette. Mais à l’époque il était contre la dépénalisation ou la légalisation du cannabis.
C’est une déclaration du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en 2003 qui l’a fait réfléchir. Celui-ci envisageait une dépénalisation et des contraventions pour la consommation. Il s’est dit : « C’est une hérésie. » : on va contraventionnaliser l’usage dans la rue, mais pas la consommation « bourgeoise », et ça ne fera rien à l’économie parallèle (qui prospère dans le XVIIIe arrondissement de Paris dont il est député-maire).
Il pense alors qu’il faut « sauter le pas » et passer à une légalisation contrôlée. Il le dit à plusieurs reprises dans les médias (Tribune dans Libération le 10/11/2003) et monte un groupe de travail parlementaire composé de députés du groupe SRC.
Le 5 juillet 2011, ce groupe publie son rapport intitulé :
Pour mieux lutter contre le cannabis : sortir de l’hypocrisie
Source : Michel Henry, Drogues - Pourquoi la légalisation est inévitable, Denoël 2011 p171
Sanjay Gupta
- Sanjay Gupta, neurochirurgien consultant pour plusieurs médias américains, s’excuse d’avoir contribué à cacher la vérité sur le cannabis.
Crédit photo : Wikipedia
Sanjay Gupta ne doit plus beaucoup exercer sa spécialité de neurochirurgie tant il est présent dans les médias américains : la télévision surtout - CNN où il est « Chief medical correspondant » et anime une émission hebdomadaire et CBS news - mais aussi la presse écrite (Times magazine).
Dans un article intitulé Pourquoi j’ai changé d’avis sur l’herbe, publié le 9 aout 2013 par CNN, il écrit qu’il doit des excuses officielles :
« Nous avons été affreusement et systématiquement trompés pendant près de 70 ans aux Etats-Unis, et je m’excuse d’avoir contribué à cela. »
C’est en parcourant le monde pour interviewer des personnalités médicales, des experts, des cultivateurs et des malades qu’il dit avoir découvert deux tromperies :
Les bénéfices du cannabis médical sont occultés ou mésestimés.
Les dommages du cannabis sont exagérés, de même que sa capacité à induire des addictions.
Pas étonnant quand 94% des publications scientifiques américaines sur le cannabis portent sur ses méfaits et seulement 6% sur ses bienfaits.
Il souhaite contribuer à rétablir la vérité sur les propriétés du cannabis, tout en gardant une attitude responsable. Il est conscient que le cannabis peut causer des dommages irréversibles aux jeunes cerveaux, et déclare qu’en tant que père, il fera tout pour dissuader ses enfants de consommer aussi bien du cannabis que de l’alcool.
Donald Tashkin
Depuis trente ans, le docteur Donald Tashkin étudie les effets de la marijuana sur la fonction pulmonaire. Son travail a été financé par le National Institute on Drug Abuse, institution farouchement opposée à l’usage de la marijuana, et qui cherche depuis longtemps à démontrer que la marijuana donne le cancer du poumon. Voici ce qu’il a à dire à propos des lois sur la marijuana :
« Au tout début, quand les résultats de nos recherches semblaient suggérer une nocivité pour les poumons, j’étais opposé à la légalisation parce que je pensais qu’elle augmenterait l’usage de la marijuana et ses effets négatifs sur la santé. Mais maintenant, je serais d’accord pour sa légalisation. Je n’encouragerais personne à fumer quoi que ce soit, mais je ne trouve pas qu’elle doit être stigmatisée comme une drogue illégale. Le tabagisme cause beaucoup plus de dégâts, et l’alcool aussi. »
A l’UCLA, Tashkin a étudié de gros fumeurs de marijuana afin de déterminer si son usage était associé à un plus grand risque de cancer du poumon et de broncho-pneumopathie chronique obstructive. Il est parti de l’hypothèse d’un lien clair entre le cancer et le fait de fumer de la marijuana, mais les résultats ont été tout autres : « Non seulement nous n’avons trouvé aucune corrélation, mais les résultats suggéraient même un effet protecteur » dit Tashkin, dont l’étude cas-témoins a été la plus importante jamais entreprise.
Source : Top anti-drug researcher changes his mind – says legalize marijuana
Messages
5 février 2018, 08:30, par norela
On pourrait aussi ajouter Bertrand Dautzenberg qui, à la différence de son collègue de l’époque Jean Costentin, a su faire évoluer son jugement pour des raisons manifestes de santé publique.