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Débat

Forum libre

(Si vous ne savez pas où donner votre avis sur le service civique obligatoire ...)

lundi 30 octobre 2006


Si ce que vous avez à dire ou à proposer sur le service civique n'a sa place dans aucune des pages de débat existantes, cette page est faite pour vous ! Utilisez le forum situé au bas de la page "Répondre à cet article". Si votre contribution apporte de nouveaux éléments ou vient contredire un point de la synthèse provisoire qui suit, le facilitateur de cet hyperdébat l'intégrera très prochainement. Indiquez toujours la source de vos informations.

► Est-il possible de mesurer le bénéfice du service militaire pour les jeunes ? Ceux qui l’on fait sont-ils mieux intégrés, plus fraternels ? (Anonyme - 24/11/06)

► Les étrangers vivant en France bénéficient aussi des droits en contre-partie desquels on voudrait imposer le devoir de service (Anonyme - 4/12/06)
►► Comme on ne peut pas imposer le service civique aux étrangers, le projet perd beaucoup de son intérêt (Anonyme - 27/11/06)

► Il faut clairement dissocier Service civil et TIG (Travail d’Intérêt Général, utilisé comme peine de substitution) (Trivers - 28/11/06)

► Sens du service civil : rendre les citoyens capables de mieux organiser la société plutôt que de les affecter à résoudre les problèmes liés à l’organisation actuelle. Exemple des clowns à l’hopital (Arno - 29/11/06)
►► L’approche des associations est souvent novatrice et permet de pallier les échecs de l’organisation en place. Les clowns peuvent avoir un effet bénéfique supérieur aux emplois hospitaliers classiques (Trivers - 1/12/06)

► Pour maintenir et développer l’intérêt de l’opinion pour le SCO, il faut que soit créé un comité d’étude permanent rattaché au premier ministre (Dominique Chavanat - 9/12/06)
►► Votre proposition entretient la confusion entre SCO et volontariat. Le volontariat civil de cohésion sociale et de solidarité (VCCSS) est le service civil national actuellement. Pourquoi n’est-il pas promu ? (Myriam - 11/12/06)
►► C’est prématuré. Il n’y a pas que des questions techniques à résoudre. Le débat de fond n’est pas clos (Myriam - 13/12/06)
►►► Que ce soit le SCO ou l’extension du volontariat, une étude de faisabilité est indispensable avant toute décision (Dominique Chavanat - 12/12/06)

► Le SCO sera un service rendu aux plus favorisés par des jeunes qui le sont moins (Anonyme - 13/12/06)

► Le SCO n’a rien d’un service, rien de civique ni de civil, et "obligatoire" n’est pas le terme adéquat. (Arno - 13/12/06)

► Le SCO participe à une logique de société Orwellienne. Il sera pour cette raison à l’origine de grandes révoltes, alors que les gens comprennent bien la nécéssité du civisme (A - 4/01/07)

Messages

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    Enfin, n’oubliez pas que pour tordre le cou à des idées il n’est jamais nécessaire de faire subir le même traitement à celui qui les a émises !

    article 38

  • Les partisans du service civil obligatoire semblent raisonner comme si nous vivions dans un monde clos avec une France uniquement peuplée de Français. Il me semble que la plupart de leurs arguments s’écroulent dès qu’on remarque qu’il y a des étrangers vivant en France et à qui il n’est pas possible d’imposer un tel service civil.

    • Pourquoi ?
      Le service militaire ne s’appliquait qu’aux français.
      Les étrangers poouvaient être acceptés à la légion étrangère.

      Et si le service civil est performant et attractif pourquoi ne serait-il pas ouvert aux étrangers vivant en France ?

      Ceci dit pour qu’il soit performant et attractif, il serait a priori préférable qu’il ne soit pas obligatoire (ou qu’il ne comporte qu’une partie obligatoire très courte ????).

    • Mon message portait sur le service civil obligatoire, répondre en parlant de service militaire ou de service civil non obligatoire est légèrement hors sujet...

      Les partisans du service civil obligatoire invoquent des arguments de devoir envers la société, de contrepartie à la scolarisation, de solidarité, de brassage social ou autres bons sentiments dégoulinants du même genre. Si ces arguments étaient valables, ils devraient aussi s’appliquer aux étrangers vivant en France, car ceux-ci ont, de ce point de vue, les mêmes droits et devoirs que les Français. Mais on ne peut juridiquement imposer un tel service aux étrangers. Donc ces arguments ne sont pas valables.

      Là où il y a des différences entre Français et étrangers, c’est en cas de guerre (d’où la différence de traitement, parfaitement justifiée, sur le service militaire), dans l’accès à certaines professions et pour le droit de vote. Or bizarrement, personne n’invoque le droit de vote ni l’accès à certaines professions sensibles comme justification du service civil obligatoire.

      Concernant votre dernier paragraphe, rappelons qu’un service civil facultatif a été récemment mis en place et qu’il ne semble pas attirer les foules, du moins pour l’instant.

    • "rappelons qu’un service civil facultatif a été récemment mis en place et qu’il ne semble pas attirer les foules, du moins pour l’instant."

      Ca en dit long sur le prétendu engouement des jeunes pour un service civil obligatoire...

      Peut être que les personnes concernées ne sont tout simplement pas au courant que ce service civil non obligatoire existe.
      Du reste, que permet-il concrètement ce service civil "facultatif" ?

    • J’ignore les principales dispositions du service civil facultatif et les pointeurs proposés sur ce site ne marchent pas à l’heure où j’écris ces lignes.

      Je crois me rappeler que la rémunération proposée est d’environ 900 euros/mois. Un véritable eldorado comparé à la rémunération proposée pour le service obligatoire : environ 350 euros/mois. On pourrait naturellement demander aux partisans du service obligatoire comment ils feraient pour vivre avec 350 euros/mois. Mais comme le disait une célèbre politicienne, on ne tire pas sur une ambulance.

    • Merci d’abord d’avoir signalé que les liens "Biblio" ne fonctionnaient pas. Notre site partenaire http://www.service-civique.org a visiblement des problèmes que j’ai signalés à son webmaster.

      Dans l’introduction de chaque page de débat, nous demandons aux intervenants de toujours indiquer la source de leurs informations. Alors, s’il vous plait, évitez les phrases du genre "Je crois me rappeler que ..." qui font perdre du temps à ceux qui vous lisent.

      Enfin, je ne vois pas comment vous pouvez dire que l’allocation de service civique obligatoire sera de 350 euros, alors qu’il n’y a pas de projet de loi (je vous rappelle que le gouvernement actuel est contre). Ce chiffre de 350 euros a toutefois bien été utilisé dans l’étude de l’amiral Béreau publiée à la Documentation française pour faire une estimation du coût du Service civique obligatoire. Mais il n’engage que lui !

      Cordialement

    • Concernant les 350 euros/mois, c’est effectivement le chiffre avancé par l’amiral en question mais c’est aussi le montant annoncé par le PS, qui parle d’un tiers du SMIC. Par ailleurs, les partis qui proposent cette mesure et qui avancent comme argument que ça ne coûtera pas trop cher chiffrent ce service civique à un prix qui ne permet guère d’espérer une rémunération plus intéressante. On n’a pas le choix : soit cette mesure n’est pas ruineuse et dans ce cas la rémunération sera très basse, soit les gens seront payés correctement et le coût sera abyssal.

    • Une synthèse est maintenant disponible dans la rubrique Documents : Les différentes formes de volontariat en France

      Facilitateur

  • Ne faut-il pas dissocier clairement le service civil basé sur le volontariat et le "service pénal" (nom que je viens d’inventer... )
    correspondant aux tâches d’intérêt général accomplies par des délinquants condamnés en substitution de peines de prison ou d’amendes , substitution bien évidemment étroitement contrôlée ?

    La notion de "corvée" étant ainsi évacuée du service civil il ne reste qu’à régler le très délicat problème du service civil comme étape d’intégration dans un parcours professionnel pérenne, en évitant qu’il ne soit un outil de concurrence déloyale "par le bas " au contrat de travail normal.
    C’est en pratique un travail gigantesque car on ne peut mettre un inspecteur du travail derrière chaque association et chaque petite
    mairie, surtout pour contrôler un type de contrat qui doit être par nature très souple et très hybride, le volontaire étant par définition une personne qui "se cherche".

    Et c’est là que l’idée, également évoquée sur hyperdebat, de "seniors" dans le service civil pourrait être intéressante.
    Ils auraient bien évidemment un statut différent, a priori plus ancrés dans le pur bénévolat avec seulement des remboursements de frais ou allègements correspondants d’impôts, et un rôle d’accompagnateurs et de transmetteurs d’expérience .

    Pour construire des scénarios, peut-être faudrait-il commencer par lister des besoins non satisfaits (ou mal satisfaits) par notre société marchande.
    On peut citer par exemple :
    - Accompagement de personnes en situation de solitude ou détresses diverses (en milieu hospitalier ou à domicile)
    - problèmes d’environnement
    - mal-être des jeunes
    - etc......

    Des associations existent dans pratiquement tous ces domaines...souvent peu actives par faute de moyens...
    Faut-il un contrat nouveau leur permettant de servir de cadre à un "service civil" ? Si oui lequel ?

    Exemple : construire un scénario-type pour développer les association d’animation en milieux hospitaliers (clowns, chiens spécialement dressés, etc...)

    • Trivers,
      c’est une amusante initiative de poser la question du sens, de l’utilité et de l’attractivité du service civil (obligatoire ?) pour contribuer à un toilettage publicitaire du SCO. On y atténue les réalités sociales, les principes d’humanité républicaine (les associations ne sont pas que les sous traitants précaires des pouvoirs publics). On s’enorgueillit d’être 60 millions de DRH capables de mettre en phase mains d’oeuvre disponibles et travail social, sans jamais "se salir les mains". On ne répond pas à la question de ce que ce service civil a de sens politique ou d’utilité sociale, on ne pose même pas la question : on le rend attractif, un point c’est tout.

      Il me semble délicat, très délicat, de vouloir fusionner par la baguette magique du SCO, les notions de citoyenneté et de travail. Cela voudrait dire : ne posons plus, nous citoyens, regards, questions, ou actions en faveur d’une organisation assurant subsistance et existence (le contrat capitaliste est-il encore possible, souhaitable ? ), mais, citoyens, travaillons à "toiletter" les dérives directes et indirectes, conséquences de cette organisation sociétale : environnement dégradé, délitement social, service public diminué, perte symbolique du travail, remise en cause structurelle du salariat, du travail collectif et du conflit citoyen, élimination des lieux publics de paroles et des conflits politiques qui mène à la violence, discrimination catégorielle (jeunes/seniors, femme/homme, etc).

      Nous mêmes, par nos concepts et nos "idées", lasses, laborieuses, gestionnaires, nous créons les difficultés et nous entravons la jeunesse à les remédier, sous le beau prétexte qu’ainsi, elle trouvera son utilité par une occupation toujours renouvelée.
      A la question "comment la jeunesse vieillira demain dans ce monde, comment lui transmettre cette capacité de l’organiser de la meilleure façon ?", nous substituons cette question banale et superflue comme prioritaire : "quelle valeur fétiche cette jeunesse, encombrante, peut apporter au monde tel qu’il est organisé par nous aujourd’hui ?".

      Cette situation sociale et politique nous met, nous adultes, devant nos responsabilités. Et que faisons nous ? Nous envoyons nos jeunes se confronter de force à la partie négative des problèmes que NOUS avons constaté, avec NOS méthodes d’effacement des symptômes. Un nettoyage de printemps, en somme ! "Cachez nous ces maux que nous ne serions voir !". Nous sommes des dieux de pacotille et nous envoyons des milliers de Sisyphe rouler des rochers sur la montagne de nos vanités.

      Mais les vertus curatives du service civil n’épargneront pas nos jeunes d’un retour brutal à la réalité quotidienne de l’inactivité, de la dépendance, de l’humiliation sociale, de ce sentiment de faire partie d’un surperflu d’humanité, un "tu es de trop" ravageur que leur adresse en permanence la société, qui mène à cette violence réactive pour affirmer un peu de son existence.

      Alors si le SCO consiste à préférer, à cette notion de jeunes indésirables ou non désirés, la notion d’utilité sociale de nos jeunes, nous éludons toutes les autres dimensions qui donneraient du relief à ce jeune, qui lui rendraient son humanité, par l’éducation (et non par la pédagogie), par le postulat de la confiance (et non de la défiance), par sa capacité à prendre des initiatives, d’un droit à l’apprentissage de son autorité et de ses responsabilités (au lieu d’un rôle d’exécutant borné).

      Le SCO agit comme un renoncement positivé et provisoire au travail salarié pour les jeunes, avec cette promesse éthérée d’acquérir des compétences personnelles valorisables dans un marché du travail toujours plus fermé, excitant les compétitions meurtrières et identitaires de cette jeunesse. Ce SCO donc donnerait cette utilité sociale du jeune, l’éloignant des grands tabous actuels : quelle rôle dans l’organisation économique, politique, humaniste de notre société à ces futurs adultes ?

      Pourtant, si un service civil pouvait être utile, c’est à rendre les membres de cette société, capables de l’organiser en tenant compte de la réalité, des différences, des contradictions humaines, et non la réduire au rang de machines, de bras, de bataillons armés de slogans vertueux.

      Ainsi peut être nous éviterons, par exemple, d’envoyer nos jeunes faire les clowns dans des hôpitaux pour encombrer des services où manquent cruellement des infirmiers, des chirurgiens, des matériaux, des fonds pour la recherche et des traitements accessibles. Peut être éviterons nous de les dresser comme des chiens de cirque à faire un petit tour de piste devant les caméras promotionnelles du SCO avant de les renvoyer dans l’inexistence politique.

    • J’ai un peu de mal à comprendre cette critique qui pose un peu des postulats pour le plaisir de les détruire, et dont je ne vois pas le côté , pour moi indispensable, de proposition constructive.

      Il est évident que si le sevice civil a pour but de "toiletter" les dérives sociales en faisant de la com, personne ne peut être pour !

      Mais ne peut-ilpas être justement un instrument réellement efficace,( bien que partiel et non exclusif loin de là )pour aborder les problèmes sociaux sous un angle un peu novateur, permettant justement de pallier aux echecs de la problématique classique des décionnaires poltiques et syndicaux ?
      Et n’est-ce pas justement dans ce renouvellement de problèmatique que l’on pourra attirer des jeunes désenchantés, à juste titre souvent, par nos discours de vieux, bénéficiaires des "trente glorieuses" ?

      L’histoire des clowns à l’hôpital est un très bon exemple :
      Une séance de clowns ne peut-elle avoir sur le moral des patients comme du personnel hospitalier une influence bénéfique telle que son efficacité réelle soit supérieure à plusieurs emplois "classiques" supplémentaires dans une ambiance humaiement glaciale ou détestable ?

      Il faut de grandes qualités pour être un bon clown, et le mépris manifesté à l’égard de ces profils psychologiques montre bien la déshumanisation de notre société.
      L’être humain est indissociablement corps et esprit et un des drames de notre société n’est-il pas de vouloir traiter techniquement de chaque problème comme s’il était indépendant des autres ?

      Je peux précisr que ce sont souvent des jeunes qui sont à l’origine des association de clowns ou de chiens pour les hôpitaux-
      Les aider c’est justement contribuer à leur "transmettre cette capacité de l’organiser de la meilleure façon ? " selon le souhait de cette critique.

    • Cher Trivers, allons aux faits.

      Les hôpitaux manquent de moyens humains qualifiés. Un clown peut amener un supplément d’âme, certes. Guérit-il les patients de leur maladie et le personnel du productivisme hospitalier ? Non.

      Votre proposition rejoint "cette politique du bon sentiment" qu’entretient le SCO : traiter la société civile par une infantilisation. Cette "politique du bon sentiment" n’ouvre aucun regard politique sur les situations, c’est une diversion, un divertissement. Peindre en couleurs vives les murs d’une cité (le concept managérial d’Uniscités) ne permet pas d’approcher les populations, de les accompagner dans leurs situations, pas même de les intellectualiser.

      Les associations sont depuis quelques années invitées à confondre citoyenneté et salariat. Nombre d’entre elles sont en très grandes difficultés financières, ont réduit leur activité ou ont tout simplement fermé, par le phénomènee contradictoire de réduction des budgets publics sur fond de propagande de l’entreprise sociale (embaucher des contrats aidés).
      La crainte des associations aujourd’hui est que ce SCO soit la seule solution de survie qu’il leur soit imposée. Si l’Etat en arrive à mettre au pas les associations, il y aura matière à se poser question sur l’équilibre démocratique de ce pays.

      Je vous invite à ne pas confondre "organisation" avec "administration" et "gestion". Que des jeunes fassent des petits travaux pour le bien commun n’est pas signe d’une capacité d’organisation, ni d’administration et de gestion, mais le fait que ces jeunes sont efficacement administrés et gérés.

      Organiser, c’est, entre autre, définir des priorités. Si possible en fonction de l’intérêt général, qui doit être débattu et explicite dans le processus décisionnel. Ca le rend plus ludique. Exemple : plus d’infirmiers dans les hôpitaux, plus de soutiens aux associations, plus de personnel d’éducation, etc.

      Enfin, je regrette que vous n’ayez pas perçu que le SCO est à ajouter "aux échecs de la problématique classique des décionnaires politiques et syndicaux ?".

      De qui émane le SCO, à votre avis ?

  • A la suite de la suggestion de François Bayrou en 2001, de la proposition
    de loi de Daniel Vaillant en 2003, de l’article de Jacques Attali en 2004
    et de la crise des banlieues en 2005, la campagne que mène la revue « La
    Vie » depuis un an et tous les travaux qu’elle a suscités sur la question
    du « service civique obligatoire » ont mis en lumière l’extrême
    complexité du problème, sa sensibilité face à une opinion peu ou mal informée et
    aussi le sentiment diffus de la conscience d’une nécessité. Mais toutes ces
    réflexions, même lorsqu’elles font l’objet de tentatives d’inventaires ou
    de propositions de méthode, ne sauraient aboutir à des décisions
    politiques sans le lancement d’un travail préalable d’analyse méthodique
    et détaillée.

    Tout se passe en effet comme si chacune des personnes impliquées
    jusqu’ici dans la réflexion et chacune des associations engagées dans ce processus
    avait jeté pêle-mêle dans une corbeille des bulletins contenant
    témoignages, voeux, attentes, préoccupations, expériences, craintes,
    questions et éléments de solution. Face à cet immense scrutin, quelques
    militants tentent une mise en ordre des facteurs et produisent, au mieux,
    des rapports d’étape qui marquent les progrès de la réflexion, mais qui,
    faute de moyens (de temps, mais surtout d’informations précises sur les
    différents paramètres) semblent avoir aujourd’hui atteint leur limite.

    Il apparaît donc nécessaire, pour poursuivre, de mener de front deux
    actions aussi indispensables l’une que l’autre : l’information et la
    sensibilisation de nos concitoyens qu’il faut amener à comprendre
    l’intérêt pour le pays et pour les citoyens eux-mêmes d’une formation à
    la citoyenneté par le service ; et la mise sur pied d’une structure
    permanente destinée à conduire une étude de faisabilité prenant en compte tous les
    paramètres psychologiques, techniques, organisationnels, financiers et
    politiques du problème.

    Les études déjà effectuées ont fait l’inventaire des domaines à analyser
    (dont une liste non exhaustive montre à l’évidence l’ampleur de la tâche)
     : objectifs d’un tel service ; attitudes des jeunes à son égard (conscience du problème, souhaits, attentes, craintes, objections.) ; durée et place dans les parcours personnels ; nature et définition des services durables offerts en France, en Europe, dans le monde ; partage du temps de service entre formation collective, formation technique et service
    proprement dit ; structures de sélection, d’accueil collectif, de vie
    pratique dans le service ; recrutement, formation, gestion du personnel
    d’encadrement ; rattachement administratif, responsabilités de gestion et
    sectorisation territoriale des « unités de service » ; budget de mise en
    place, budget de fonctionnement, rémunérations . Chacun de ces
    domaines, et sans doute quelques autres, doit faire l’objet d’une étude détaillée
    pour éclairer une éventuelle décision d’activation d’un « service civique
     », même seulement volontaire, même expérimental et partiel.

    Un seul exemple doit en convaincre : l’inventaire des secteurs d’activité
    qui pourraient offrir des possibilités de « service » doit être poussé,
    non seulement jusqu’au niveau du groupe local, mais jusqu’à celui du
    poste individuel. Il faut effectuer un recensement complet, domaine par
    domaine, secteur par secteur, zone géographique par zone géographique, de toutes
    les fonctions qui, en marge du secteur marchand, pourraient être remplies
    par de jeunes adultes, pour la plupart sans expérience. Et le besoin de
    ces services doit être pérenne. Car il s’agit, si le service devait être
    universel et durer six mois, de la mise en mouvement d’un flux
    ininterrompu de 300 000 jeunes hommes et femmes dont il faudra, de
    surcroît, tenir compte des souhaits et des aptitudes !...

    Une telle tâche de débroussaillage, qui ne préjuge en rien des décisions
    futures, mais est indispensable à leur préparation, ne peut être
    accomplie par le seul secteur associatif, même soutenu par des médias tels que « La
    Vie ». Il faut que soit créée un comité d’étude permanent dont la
    composition, la mission, l’organisation, le rattachement et les
    conditions de création pourraient être les suivants :

    Composition
    Sous la direction d’une personnalité qualifiée, des
    représentants de toutes les parties concernées par la conception,
    l’organisation et la mise en oeuvre d’un éventuel service civique : jeunes ; associations soucieuses de la citoyenneté ; organismes susceptibles
    d’utiliser les services des jeunes ; administrations en charge de
    l’éducation, des affaires sociales, de la jeunesse et des sports, du
    travail, de l’agriculture, de la santé, de la coopération, des affaires
    étrangères, des armées, des finances ; syndicats professionnels des
    possibles secteurs d’accueil de services ; élus du niveau national ou
    local ; communes de France ; ..

    Missions
    - Analyser et quantifier tous les paramètres entrant dans la
    problématique de la création et de la conduite d’un service civique
    obligatoire (ou seulement volontaire).
    - Déterminer les conditions psychologiques, sociales
    et techniques de faisabilité du projet.
    - Proposer un calendrier d’expérimentation.

    Organisation
    Fractionné en sous-comités chargés chacun d’un des domaines
    à étudier, ce comité doit disposer d’un minimum de locaux (sans doute
    parisiens), de quelques fonctionnaires et d’un secrétariat permanents.
    Ces éléments doivent pouvoir travailler de façon très souple avec tous les
    organismes publiques ou privés et les associations susceptibles de leur
    fournir les informations ou suggestions utiles, où qu’ils se trouvent.
    Mandaté pour deux ans (par exemple), le comité devrait rendre public un
    rapport d’étape tous les six mois, afin de sensibiliser l’opinion et de
    stimuler la participation active des citoyens à l’élaboration des
    solutions.

    Rattachement
    Le projet intéressant tous les secteurs d’activité de la
    nation, c’est-à-dire tous les ministères, le comité doit être rattaché,
    d’une façon ou d’une autre, au niveau du Premier ministre .

    Conditions de création
    La décision de création d’un tel Comité est, me
    semble-t-il, la condition « sine qua non » de la poursuite pratique de
    l’opération engagée. Cette décision relève des plus hautes autorités de
    l’Etat. Il faut donc qu’une petite équipe à la fois représentative des
    moteurs actuels de la réflexion sur le sujet et disposant d’un « poids
    d’autorité » suffisant soit reçue rapidement par le chef de l’Etat ou par
    le Premier ministre afin d’obtenir de lui la décision. Compte tenu des
    prises de position de principe des leaders des grands partis sur ce
    sujet, la période préélectorale est sans doute favorable. Cette équipe pourrait
    être composée des quelques sénateurs, députés et hautes personnalités qui
    ont signé le projet initial avec le plus d’enthousiasme, et des
    présidents des principales associations et médias ayant soutenu et étudié le projet

    Une telle démarche me parait seule capable à la fois de maintenir et de
    développer l’intérêt suscité dans l’opinion par la campagne de « La Vie »
    et de donner le départ à la phase d’approfondissement, préalable
    nécessaire à la décision de création d’un service civique par la loi.

    • Ouf ! Il semble que vous allez un peu vite en besogne ! Certes, des stratégies efficaces doivent être élaborées pour constituer des réseaux et développer... Développer quoi au juste ??? L’autonomie et le désir d’engagement ou l’obéissance et la soumission ? Ce que vous décrivez entretient la confusion entre volontariat et service civique obligatoire, alors que ces deux approches de l’exercice de la citoyenneté sont complètement opposées ! Aucun véritable débat public n’est véritablement engagé et l’hebdomadaire La Vie fait uniquement campagne pour l’obligation, or c’est l’obligation qui pose un gros problème ! De plus, le Volontariat civil de cohésion sociale et de solidarité (VCCSS) EST le service civil national actuellement en vigueur dans notre pays. Pouvez-vous nous dire pourquoi rien n’a jamais été fait par les pouvoirs publics depuis toutes ces années, pour structurer son dévelopement ? Seule la Préfecture de Paris distribue des brochures d’information, dans le reste de la France, c’est le néant ! Aussi, avant de songer au carcan étatique du SCO, nous pourrions déjà commencer par mettre en application les lois que nos parlementaires ont déjà voté et ouvrir des horizons pratiques et institutionnels au VCCSS. Avant aussi et peut être surtout, d’affirmer que le volontariat en France, ça ne prend pas...

    • Voilà ce qu’on appelle un message court ! Pour résumer, vous préconisez la mise en place d’un comité Théodule qui pondra des rapports sur le service civil. C’est fort bien.

      Cependant il existe déjà un "conseil d’analyse de la société" où siège entre autres l’ex-ministre Ferry et qui a rédigé un tel rapport. Il en est rarement fait mention par les partisans du service civil. Pis encore : sur ce site, quand ont été évoquées les questions de rémunération et d’exemption, le modérateur s’est à chaque fois senti obligé de préciser que les conclusions de ce rapport n’engageaient que leurs auteurs. Mais il s’est bien gardé de fournir d’autres éléments de réponse sur ces questions. Et pour cause : il n’y en pas !

      Il y a eu une pétition, plusieurs propositions de loi, plusieurs notes dans des blogs de politiciens mais dès qu’on cherche des détails pratiques sur le coût, la rémunération, le régime de dispenses, les sanctions pour les réfractaires, c’est bien simple : à part le rapport Béreau, c’est le NÉANT.

      Il n’est pas certain qu’un nouveau comité Théodule soit de nature à changer les choses de ce point de vue.

    • Aidons Chavanat et les partisans du SCO.

      Il faut un programme d’études pour déterminer les secteurs d’activité où le coût du SCO sera inférieur à la richesse générée par le travail "civique", sans porter concurrence aux divins intérêts marchands, voire là où il pourra avantageusement remplacer un service public coûteux.

      Il faut aussi au gré des « consultations démocratiques » un argumentaire de propagande gradualiste (représentativité, délégation, partenariats, manufacture d’opinion, personnalités, etc.) pour "développer l’intérêt dans l’opinion".

      Ne négligez pas la mise au devant de la scène médiatique, le spectacle des incivilités, toujours utiles pour justifier l’urgence de ce SCO.

      Montrez un secteur associatif en manque de bénévole, et un service public exsangue, archaïque, face à des jeunes au chômage, inactifs et inoccupés. Représentez les difficultés sociales, des personnes en grande détresse, que personne n’ose aider.

      Mettez en place, non pas un débat contradictoire sur le SCO, peu productif avec des gens intellectuellement limités, mais plutôt un projet d’"étude nationale pour une corvée d’utilités lucratives économique et sociale" au sigle si savoureux…

      Reprenez l’argumentaire "Nouveaux services emplois jeunes" ! Les jeunes SCO seraient donc des emplois jeunes, précaires (6 mois au lieu de 5 ans), payés au tiers du minimum (3 fois rien), forcés à un travail.

      Mettez ces jeunes au service de besoins non solvables auxquels un service public qualifié ne peut répondre, alors que ses services rentables sont si aisément privatisables.

      Faites faire ce boulot par de la main d’œuvre disponible, des jeunes, et aussi, des détenus, des étrangers, des retraités, des chômeurs, des écoliers, mais n’allez pas trop vite.

      Tout cela se ferait au nom de la citoyenneté, du service civil, du lien social, du sentiment d’appartenance à la nation, et qu’ils obéissent à cette morale civique de la solidarité.

      Soyez intransigeants avec les réfractaires. Après tout, le SCO, c’est le management du service militaire appliqué au travail social pour que l’on n’ose toucher aux intérêts de la sacro sainte économie, si riche, si puissante et si fragile.

      Dans les processus de consultation démocratique, la voix du citoyen serait reléguée à un bulletin glissé anonyme dans une urne ou une boîte à idée que l’on sait placée à côté de la poubelle, là où finit le contenu des "corbeilles". Les opposants seraient réduits au silence, et qui ne dit mot consent.

      Chavanat a même failli faire croire que les révoltes de novembre 2005, particulièrement aphones, étaient un désir de SCO...

      Mettez en oeuvre une étude de faisabilité sur ce projet, sans tarder, évitez que le débat n’enfle sur le SCO, qu’il devienne politique. Surtout que l’UMP et le PS sont d’accord.

      Un "projet", à la différence d’une question politique, ne s’embarrasse pas des contradictions qui finissent à la corbeille. Un projet ne réclame que des "partenaires" et un "réseau".

      Soyez résolument modernes.

    • Je me résume pour être mieux compris:on peut souhaiter ou non l’extension du service civique volontaire ou la création d’un service civique obligatoire. Mais aucune décision ne pourra être prise tant que la faisabilité n’aura pas été démontrée, c’est à dire tant que les conditions de mise en oeuvre pratiques de la solution préconisée n’auront pas été analysées et chiffrées, ce qui ne peut être fait que par un groupe d’étude stable disposant de moyens et non par des associations. D’ où la nécessité de la structure que je propose.
      J’illustre cette nécessité par un seul exemple:il faut connaitre la nature et le nombre des postes de service possibles,hors du secteur marchand,n’exigeant pas de compétences particulières,à satisfaire de façon durable...face à une population de 700 000 jeunes par ans !
      Il n’y a là que des questions "techniques" préalables indépendantes du débat de fond et un appel au réalisme devant un problème extrémement complexe.(cf mes propositions du 9 décembre)

    • Ah le souci d’efficacité !...Il était inutile de résumer ce que nous avions très bien compris. Ramener le problème du SCO à des questions techniques et préalables à tout débat de fond, cela revient à faire passer la forme avant le fond, à dépassionner le débat et à le vider de toute pensée politique. C’est bien cette approche qui est insupportable. La citoyenneté ne peut se résumer à l’étude des besoins non marchands à satisfaire, ce qui reviendrait à considérer le citoyen comme une main d’oeuvre bon marché. Trivers disait dans un message que le volontaire est une personne qui se cherche, j’ajouterais que le volontariat est une pensée citoyenne qui se cherche. C’est le principal mérite de l’hebdomadaire La Vie d’avoir relancé le débat et il serait dangereux de l’occulter par un simple travail d’ingénieurie sociale. C’est de la qualité des débats publics qui seront engagés que dépendra celle des réponses qui seront trouvées, bien au delà des cercles d’initiés et des discours orientés.De quelle éducation citoyenne parlons-nous ? Cette question englobe celle des principes, des enjeux et du devenir de notre démocratie et je ne vois pas d’autre urgence que celle de favoriser une réflexion en profondeur sur le sujet et ce faisant, de nous éloigner des discours caricaturaux et simplificateurs si chers aux partisans du Front national... Et je vous prie de croire qu’il y a du travail pour tordre le coup une bonne fois pour toutes aux poncifs qui sont véhiculés, notamment ceux d’une jeunesse égoiste et avide de toujours plus de droits, si ce débat pouvait nous aider à changer le regard que les adultes portent sur les jeunes, ce serait déjà pas si mal. Monsieur Ferry et l’amiral Bereau ont déjà publié une étude de faisabilité sur le SCO et je déplore moi aussi le manque de cohérence et de solidarité dont font preuve les partisans de l’obligation envers un travail qui émane de leur propre camp.

  • Chacun connaît la parabole des talents et sa fameuse conclusion : "on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a" (Matthieu, 25, 29). Difficile d’imaginer meilleure illustration de ce principe que le service civique obligatoire ! On comprend que cette idée soit soutenue si vaillamment par l’hebdomadaire La Vie Catholique, tant il est vrai que prendre au pauvre pour donner au riche est le fondement même du christianisme.

    Il a déjà été signalé sur ce site que le service civique demande des efforts de solidarité aux jeunes, précisément la classe d’âge la plus pauvre. Qui plus est, une des activités les plus souvent citées pour ce service est l’aide aux vieux, classe plus aisée en termes de revenus mais surtout, beaucoup plus riche en termes de patrimoine. Faire travailler quasi gratuitement les jeunes pour permettre aux vieux de préserver leur patrimoine, voilà une idée judicieuse et qui vient compléter la déjà ruineuse APA.

    À ceux qui pensent que les jeunes, à défaut d’être riches, ont au moins la chance d’être en bonne santé, on recommandera la lecture d’un récent rapport du député Wauquiez qui s’alarme de l’état de santé des étudiants.

    Une autre activité régulièrement évoquée, notamment par Mlle Royal lors du débat entre présidentiables socialistes, est le soutien scolaire dans le secondaire. Or on sait que la France dépense plus que la moyenne de l’OCDE dans le secondaire, alors qu’elle dépense moins dans l’enseignement supérieur. Elle dépense même plus annuellement par lycéen que par étudiant ! Demander aux étudiants de faire du soutien scolaire dans le secondaire dans le cadre d’un service civique, en étant payé moins que le RMI, revient donc à transférer des moyens (financiers, mais aussi en termes de temps, d’efforts etc.) du moins favorisé vers le plus favorisé.

    La parabole des talents a encore frappé !

    • Pour en rajouter dans ce savoureux constat de principes,

      les pauvres des banlieues par exemple sont riches d’une chose : le lien social, par la la force de la proximité, pour ne pas dire la promiscuité. ET pourtant c’est à eux qu’on leur vend du lien, de la mixité, du brassage social. Par contre ces gens ne se reconnaissent aucun pouvoir politique et peu de pouvoir économique.

      A l’inverse, dans les quartiers riches, qui concentrent les pouvoirs économiques et politiques, aucune injonction étatique au lien social, à la mixité sociale, au brassage social, au sentiment d’appartenance à la nation, pour ces gens qui, je crois, gagneraient à comprendre qu’une délocalisation, un licenciement massif contient de graves conséquences politiques, assimilables à de la délinquance. Que fait Sarkozy ?

  • Des promesses pour 2007 ? ? ?

    Arrétez de réver car sur toute la Terre et depuis la nuit des temps il a toujours eut une centaine voire même un millier de "pauvres" pour un seul "très très riche".

    Mais voilà, le "très très riche" aurait bien tort de partager son trésor avec toute cette bande de pauvres car :

    - finalement à bien y réfléchir chaque "pauvre" est content de son sort minable voyant qu’autour de lui il y a toujours quelqu’un de plus "pauvre" que lui. Il se satisfait donc de son destin de ver de terre et aucune rebellion ou révolution n’est à prévoir d’ici très très très longtemps...
    - le "pauvre" n’est jamais suffisament "pauvre" pour n’avoir plus rien à perdre, il possède donc toujours assez de choses de valeur à ses yeux pour qu’il ait peur de les perdre et qu’il reste bien sagement tranquille et docile !
    - et puis chaque "pauvre" a l’impression qu’il pourra un jour peut être si dieu ou un autre glandu dans le ciel le veut bien, devenir lui-même "très très riche" à force de travail, de labeur et de sueur...
    - ce qui nous amène au constat lamentable que chaque "pauvre" travaille dur, écrasant d’autres "pauvres" autour de lui, dans l’espoir de tenter de se hisser un jour un peu plus haut qu’il n’est actuellement, et pour cela bien évidement il travaille dur et ce toujours au bénéfice d’un "très très riche" qui le spoilie et l’exploite directement ou même indirectement, inéxorablement...
    - le "pauvre" est d’ailleurs généralement content de son misérable revenu, qui ne correspond pourtant qu’à une infime fraction de son véritable travail, le reste étant destiné au bénéfice du "très très riche" et il est souvent fier de s’aquitter de moultes impots et taxes diminuant d’autant plus son maigre pactole, impots et taxes qui serviront d’après lui à aider d’autres pauvres qui n’ont pas autant de chance que lui. Le "pauvre" est donc solidaire avec ses congénères, pense t-il, mais le "très très riche" veille à bien pomper dans ce flux inépuisable de solidarité pour continuer à s’enrichir tandis qu’il redistribue les miettes pour maintenir artificiellement l’illusion que les bénéfices, impots et taxes servent à quelque chose...
    - et pour conclure n’oublions jamais que le "pauvre" est parfois suffisament stupide pour s’enroler de lui même dans la mission la plus crétine qu’il soit, à savoir la défense du "très très riche" et de ses intérêts. Le "pauvre" exerce donc parfois le métier de policier, crs, militaire, gardien, vigile, pompier, employé de la fonction publique, huissier, banquier, controleur fiscal, controleur de bus, bref controleur des autres "pauvres" sur lesquels il jouit d’exercer son petit pouvoir méphitique.

    Nous méritons notre condition de "pauvres" !

    Messieurs les "très très riches" vous êtes vraiment trop forts !

  • Le SCO n’a rien d’un service, ce n’est pas une prestation définie par contrat bilatéral, c’est un travail commandé qui rejoint sa radicale origine latine (servus,i, m : esclave).

    Le SCO n’a rien de civique, il n’est pas relatif à la société des citoyens, c’est une application partielle aux jeunes. Puis c’est une application à la société, mais par l’intermédiaire de l’exercice d’un travail dont l’utilité n’est pas établie dans ses effets et conséquences en faveur des objectifs.

    Ainsi, il n’est pas débattu, défini, délibéré, corrigé et mis en oeuvre par des citoyens mais défini par des organisations étatiques ou territoriales avec lesquelles il n’est pas prévu de contestation ni définition coopérante signifiantes possibles.

    Le SCO n’est pas civil, il n’a rien de relatif au citoyen. On parle d’une formation à la citoyenneté, mais une citoyenneté réduite au passage par la soumission à un travail forcé (copié collé de la hiérarchie du service militaire).

    L’obligation n’est pas non plus le terme adéquat : il y a obligation quand l’obligé peut reconnaître le principe de l’obligation et qu’elle s’exerce de droit. De droit, on a dit ici les contradictions flagrantes avec les conventions européenne et française des droits de l’homme et la loi 1901.

    L’obligation est ici définie de façon unilatérale (un ordre) et l’acte libératoire ne repose pas sur un principe de raison mais est aliéné à un projet moral et national défini par un pouvoir technocratique plénipotentiaire cherchant à disposer d’une main d’oeuvre (ce que j’appelle l’aiguillage). C’est l’argument qui rapproche, au délà de l’homophonie, le SCO au vieil STO.

    S’il y a erreur sur ce que l’on nomme, décalage entre les mots et les faits, les problèmes ne manquent pas de se présenter. Il est donc préférable que s’exprime ce que l’appellation SCO recouvre, plutôt que sublimer une erreur masquée par des mots techniques, insignifiants, comme cohésion sociale, sentiment d’appartenance à la nation, brassage social, tous ces mots que Goebbels n’aurait pas renié et dont rares sont les gens de bien qui en soient dupes.

    Du reste, nous pourrions d’ores et déjà prévoir les effets profondément négatifs de ce projet qui n’a rien de nécessaire par ailleurs, le plus inadapté.

    Toutefois, il est regrettable que le SCO ne soit pas autre chose que ce qui est proposé. Mais la difficulté imaginative, le manque d’interprétation des faits et des conceptions fondamentales de ce qui fait société, par certains des partisans du SCO montrent peut être la fin d’un cycle politique, d’une "gouvernance" qui peine à masquer son indigence et ne peut l’affirmer que par la force des symboles (obligation, nation, devoirs, ...) sans pouvoir symbolique (l’autorité).

  • Le problème du "SCO", c’est cette volonté d’être une formation civile (à la citoyenneté) qui s’affirme en niant le citoyen pour ce qu’il est : sujet politique.

    A partir de ce fait fondamentalement contradictoire, d’autres contradictions ne manquent pas d’affleurer et de s’autogénérer, rendant impossible toute projection utile.

    1. cette négation du citoyen dans le projet s’accompagne de la négation du civil et du civique, dans le projet et la mise en débat sur lui-même.

    Exemple : le SCO n’émane pas d’une volonté civile remontée par les parlementaires, mais fabriqué par des cadres techniques de la classe politique et avec une volonté de l’imposer à la société de façon pérenne et progressivement totalisante (les jeunes d’abord, etc).

    2. Cet aspect dialectique se masque par des injonctions morales, caritatives, sécuritaires, autoritaires, ou encore par la précipitation vers l’étude de la faisabilité technique (rapport de l’offre à la demande, aiguillage des jeunes, ...), éloignant tout regard ou pesée critique sur ce projet.

    3. l’articulation d’une morale nationalisante, artificielle, énoncée comme bienfaisance et efficacité suprêmes, efface le diagnostic réaliste des faits qu’elle prétend diminuer et élimine la symbolique du citoyen autonomme (volontaire, bénévole, associatif, ...).
    La morale s’affirme comme énoncé du besoin civique et civil ET énoncé de la réponse au besoin, non débattue et ne pouvant se soumettre à un débat.

    4. Des faits divers non pensés comme faits politiques, mal intellectualisés comme issus de causalité, mais perçus comme nécessité (urgence) d’instruction du SCO comme remède multiple : l’activisme du gestionnaire.

    Le SCO est phénomène de gouvernance et affirmation nouvelle de cette gouvernance. Il s’inscrit dans la ligne stratégique consistant, par la loi et la langage, depuis la fin des années 1960, à diminuer symboliquement le citoyen et le définir de façon comportementaliste, communautariste.

    Les motifs du SCO - ironie superbe - se légitiment par le gommage des effets (difficultés sociales, économiques, écologiques, etc) dont les causes contiennent cette diminution de la citoyenneté comme articulation politique : malaise de la vieillesse, discriminations catégorielles, consumérisme, etc.

    EN somme, le SCO est une émanation de ce que Lipotevsky appelait l’ère du vide, ou Castoriadis, l’insignifiant. Insignifiance et vide ne signifient pas inexistence ou inoffensif, bien au contraire. Ce sont de véritables oppressions qui n’osent dire leur nom. Reste la force pure d’un pouvoir comme seule légitimité. Vous aviez dit "démocratie" ?

    • À propos de faits divers, la palme de la meilleure justification du sco revient sans conteste au sieur Armanet (directeur de La Vie Catholique) qui, lors d’une émission radiophonique, asséna à son contradicteur cet argument absolument imparable : le gang des barbares !

      À la surprise générale cependant, Armanet ne cita pas l’affaire du petit Grégory, ce qui aurait définitivement clos le débat en faveur d’une mise en place immédiate du sco.

      C’était sur RFI, le 21 février 2006 vers 20h15.

    • Si j’ai bien compris, ces débats ont été initiés par des partisans du S.C.O. Depuis le début, beaucoup de questions importantes et pertinentes sont posées, pourquoi les initiateurs de ce débat ne prennent-ils pas la peine d’y répondre, ni même de venir dialoguer ? Quel est le but de leur initiative ? J’ai du mal à comprendre et pour tout dire, je n’en vois pas pour le moment l’utilité, si ce n’est celle d’observer les réactions pour peaufiner leur argumentaire, ce qui ne serait pas très correct ! Arno nous dit que le S.C.O n’a rien de civique, mais je crois que ce lieu ne pourra prétendre être un espace de débats, tant que les défenseurs du S.C.O ne viendront pas dialoguer et répondre aux questions. Ces questions sont-elles si difficiles ?

    • Ces débats n’ont pas été initiés par des partisans du SCO. Le comité de rédaction d’hyperdebat est seul maître du choix des sujets de débat.

      Notre objectif est d’expérimenter de nouvelles formes de débat sur internet. Le choix des sujets n’est pas important en lui-même, mais par la capacité à attirer du monde. Mais cela ne suffit pas, car nous avons constaté que beaucoup de gens venaient sur hyperdebat (par les moteurs de recherche) pour chercher de l’information, très peu pour débattre. Pour attirer des gens désireux de débattre, il faut aller les chercher. Fort de ce constat, j’ai essayé de donner de la visibilité aux débats dont je suis facilitateur en les faisant connaître à des personnes ou des communautés concernées par les enjeux du débat.
      - Dans le cas des alternatives ferroviaires au transport routier, à des associations de défense de l’environnement et à des syndicats de transporteurs routiers.
      - Pour le débat sur la décroissance, je n’ai trouvé que très peu de relais, et cela se paie en termes de fréquentation, donc de qualité du débat.
      - Pour le Service civique, j’ai noué un partenariat avec le site de la plate-forme associative créée à l’initiative de La Vie et qui regroupe des associations en majorité pour un service civique obligatoire. J’ai également pris contact avec des opposants dont j’avais relevé les positions dans la presse ou dans des blogs. C’est d’ailleurs ainsi que vous êtes arrivée sur ce site ...

      Pourquoi les partisans du SCO ne s’expriment pas ? Si on regarde d’un peu plus près, on s’aperçoit qu’ils s’expriment, mais certainement avec moins de force. J’espère quant à moi qu’ils vont se réveiller, car il n’y a pas de véritable débat sans contradiction.

      Facilitateur

    • Pourtant, M le facilitateur, il y a contradiction. La contradiction est la suivante :

      le service civique obligatoire n’est pas un service civique obligatoire.

      Le titre n’exprime pas la réalité des propositions.

      De là, un choix s’impose :

      - Soit on choisit un titre correspondant à la réalité de la chose,
      - soit on essaie d’inventer un SCO d’après les notions de service et de civisme, voire même, sur cette question d’obligation (obligation, oblige deux parties, pas qu’une). Exemple, pour rentrer dans la logique SCOiste : pour tout appelé au SCO, l’Etat s’engage à lui assurer un emploi rémunéré, temps plein sur 5 ans, au niveau de qualification immédiatement supérieur à son niveau d’étude, salaire de la convention de branche, formation incluse. Ca ne mérite pas tous les combats, ça ?

      Il semble que, pour justifier cette corvée d’envergure, cette préemption de la citoyenneté, cet ordre de marche pour l’intérêt (mon) général, on y ait mis un nom qui fasse joli.

      Civique, c’est bien, ça fait désintéressé, façon "bénévolatile", comme dirait Créhange, cet oiseau qui accepte de se faire plumer pour pas un rond... Je n’irai pas jusqu’aux "brassage social" et autres "sentiment d’appartenance à la nation" qui parsèment les propositions parlementaires, à rire de mort et de fou.

      Pour preuve de la qualité des contributions, on a sur ce site, que je sache, réussi à éviter jusqu’ici l’argument impayable du "rite de passage". Tant que certains philosophes de l’extrême ne diront pas : "pourquoi n’y aurait il pas un SCO plutôt que rien ?", car, là, on aura touché le fond de la corbeille. Continuons.

      Je frémis d’un coup à cette question : est-ce parce qu’il n’y a pas d’autre proposition, qu’il n’y a pas débat ?

    • Vous décidez du choix des sujets mais vous dites avoir un partenariat avec La Vie (la plate-forme) et Démocratie et spiritualité. Ce "choix" n’est ni neutre, ni anodin. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste ce partenariat ? Sur le site de Démocratie et Spiritualité, il est écrit : " Pour préparer le débat de la deuxième Journée sur le S.C.O, rendez-vous sur Hyperdébat.net" Je leur ai adressé un message pour leur dire que nous les attendons avec beaucoup d’impatience. Mais si je crois comme vous qu’il ne peut y avoir de débat sans contradiction, il est encore plus important de parvenir à dépasser ces contradictions et de nous allier autours de valeurs communes. Si nous n’y parvenons pas, le débat public sur le S.C.O risque de tourner à l’ affrontement et dans cette hypothèse, les promoteurs de ce projet auront une très grosse responsabilité. Tout le monde sait aujourd’hui que le S.C.O n’est pas un projet nouveau,il dormait dans less placarts de l’assemblée où ma foi, il n’était pas si mal mais il est revenu sur l’avant-scène nationale à l’initiative de l’Appel lancé par l’hebdomadaire La Vie en novembre 2005 dans les circonstances que l’on connait. L’intérêt de tels débats est peut être de reconnaitre quand une idée est mauvaise et d’entendre les arguments de l’opposition, pour ne pas s’obstiner et prendre le risque d’aller trop loin.

    • S’il n’y a pas débat, c’est tout simplement parce que les partisans du sco n’ont aucun argument valable ! Passé les niaiseries du genre "devoir entre la société, équilibre droits/devoirs" dont l’inanité a été soulignée du fait que la proposition de sco ne concerne que les jeunes de nationalité française, c’est le vide sidéral.

      Quant au modérateur, il n’a toujours pas pris la peine d’expliquer les termes "belle unanimité" se rapportant au projet de sco, ni le qualificatif "travers" avec lequel il décrit les nombreuses exemptions au défunt service national ; deux termes exprimant un jugement de valeur dont le moins qu’on puisse dire est que nul n’est obligé d’y adhérer.

    • Le partenariat consiste en un échange de liens.

      Facilitateur

    • Alors vous pouvez ajouter notre site ’Pour une alternative au S.C.O’ comme partenaire car nous avons ajouté un lien vers le votre depuis quelques jours. Il faudrait aussi proposer un parenariat avec les sites qui s’affichent contre le S.C.O car de ce côté aussi, la participation n’est pas terrible, nous sommes combien à intervenir activement dans ces débats ? 5, 6 ??? Pourquoi ne pas les inviter à établir un lien et à devenir aussi des partenaires ? Evidemment, dans une telle perspective, il faudrait modifier le contenu de l’introduction au débat car " la belle unanimité" est pour le moins suspecte !

  • Un message de M. Chavannat propose de mettre en place un comité Théodule pour étudier la faisabilité du service civique obligatoire. Il lui a été répondu qu’un rapport a déjà été pondu par un organisme officiel, le conseil d’analyse de la société, rapport rarement cité par les partisans de ce service bien qu’il soit le seul à apporter des éléments de réponse un tant soit peu précis à des questions très concrètes comme le coût, la rémunération, le régime des exemptions etc. Cela en dit long sur le sérieux des partisans du sco.

    On remarquera aussi que l’Institut Montaigne, cercle de réflexion ou "think tank "comme on dit en bon franglais, a commandé un rapport sur le sujet. Un dénommé Alécian, favorable au sco, est chargé de rédiger ce rapport. Interrogé par le Monde sur la question de la compatibilité du sco avec la Convention Européenne des Droits de l’Homme, ledit Alécian ne trouva rien de mieux que de répondre que cela ne le gênait pas de changer une ligne à la Convention ! Quand on sait qu’il s’agit d’un traité international signé par 46 États et que tout changement nécessiterait l’accord de tous les signataires, cela en dit long sur le sérieux des partisans du sco.

    On attend toujours le rapport du sieur Alécian.

  • On parle beaucoup ces derniers temps de l’expatriation vers la Suisse d’un chanteur connu comme "l’idole des jeunes". Les jeunes ne vont-ils pas être tentés de suivre l’exemple de leur idole si on instaure un service civil obligatoire ?

    N’oublions pas que nombre de jeunes diplômés terminent leurs études par un stage à l’étranger ou par une formation complémentaire dans une université étrangère. S’ils ont le choix entre d’une part rester sur place pour un emploi conforme à leurs compétences et le salaire correspondant, et d’autre part rentrer en France pour faire six mois de service à nettoyer les sanitaires en étant payés des cacahuètes, que vont-ils choisir ?

    Mais peut-être la France lancera-t-elle des mandats d’arrêts internationaux contre les déserteurs du civisme obligatoire.

  • C’était au XXe siècle. La fin de ce siècle, d’ailleurs. Dans le cadre de la refonte du Code civil, un ministre, Méhaignerie, suivi par sa majorité parlementaire, décidait d’entériner une des mesures les plus odieusement discriminatoires qui soit : la distinction entre enfants "légitimes" et "adultérins" dans les règles de succession.

    Quelques années plus tard, la France était condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour l’application de cette mesure discriminatoire. C’est le fameux arrêt Mazurek (du nom du plaignant), mauvais souvenir pour les tenants d’une nationalisme rétrograde (pensez donc : la France condamnée par l’Europe !) mais grande victoire pour les tenants d’une certaine conception de l’égalité.

    Le même sort attend-il un éventuel service civil obligatoire ? C’est ce qu’estime le constitutionnaliste Guy Carcassonne, qui pointe l’article 4 de la Convention Européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme, interdisant le travail forcé. Quelqu’un aurait-il vu passer un contre-argument à cette objection de taille contre le sco ? Il est vrai que chercher des arguments un peu sérieux chez les partisans du sco, c’est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin...

    • L’incompatibilité du SCO avec l’artcile 4 de la Convention européenne des Droits de l’homme est aussi soulevée par Guy Tessier, président de la commission de la défense nationale et des forces armées de l’assemblée nationale, Jean-Jacques de Felice, avocat et ancien vice-président de la Ligue des Droits de l’homme, Nôel Mamère du parti des verts (qui est je crois le seul parti à ne pas adhérer à ce projet (avec la LCR.) Il est évident que le SCO ne pourrait se faire sans le recours à l’armée car la constitution n’autorise le législateur à contraindre les personnes que dans les cas de condamnations pénales et de défense nationale. Il suffirait de proposer quelques centaines de recrutements dans l’armée et tout le reste dans le civil, ce qui est d’ailleurs prévu dans le projet du SCO du parti socialiste qui pense que la petite indemnisation proposée aux jeunes prouvera que le respect de l’article 4 de la convention est respecté, tout en se défendant d’un retour déguisé du service militaire...En guise de contre-argument : une belle arnarque !

    • Vous dites : "Il suffirait de proposer quelques centaines de recrutements dans l’armée et tout le reste dans le civil". J’en doute. Si une personne n’a pas demandé de service civil pour son sco, je ne vois pas comment on pourrait l’affecter quand même à des tâches civiles sans que cela soit considéré par la CEDH comme du travail forcé.

    • Espérons-le mais Dominique Brault juge d’instruction nous dit qu’en 1994, la cour européenne a considéré comme relevant des obligations civiques normales, le service obligatoire chez les sapeurs pompiers en Allemagne...Avec le S.C.O le service national obligatoire reviendrait en France, sous une forme déguisée : moins de jeunes dans l’armée mais plus dans le civil . Lorsque le service militaire était encore obligatoire en France, le problème du travail forcé était-il évoqué pour les missions des objecteurs ?

    • "Lorsque le service militaire était encore obligatoire en France, le problème du travail forcé était-il évoqué pour les missions des objecteurs ?"

      On pouvait choisir d’être objecteur mais si on n’objectait pas, on ne pouvait pas être envoyé de force chez les objecteurs : on faisait un service normal.

    • Vous répondez à ma question d’une bien étrange façon ! C’est au service militaire que les jeunes étaient "envoyés de force" et c’est justement car les objecteurs ne trouvaient pas ce service "normal" comme vous dites, qu’ils se sont battus pour une alternative. Avec le S.C.O quelle alternative serait proposée aux jeunes qui ne veulent pas s’y soumettre : l’armée ???!!!

    • On est ici dans une discussion juridique. Le service militaire était conforme à l’article 4 de la cesdh (cas explicitement prévu par la Convention). Quant aux objecteurs, ils ne pouvaient pas porter plainte pour travail forcé car rien ne les obligeait à objecter.

      En revanche, si on institue un nouveau service obligatoire avec un nombre limité de places à l’armée, ceux qui n’ont pas demandé de service civil mais qui seraient quand même affectés à des tâches civiles par manque de postes militaires pourraient porter plainte pour travail forcé.

      Se pose alors la question de savoir si la cedh considèrerait le service civil comme une "obligation civique normale", autre cas prévu par la Convention. Mais six mois payés très en-dessous du seuil de pauvreté, j’en doute...

      PS : il y a quelques jours, la France a été condamnée par la cedh pour une loi sur le travail de nuit. Il faut bien insister sur ce point : les condamnations de la cedh ne portent pas seulement sur des dysfonctionnements de la justice, mais aussi sur des lois non conformes à la Convention.

    • Un service civil c’est un service d’utilité publique et la découverte des autres. C’est la prise de conscience d’autres réalités.

      Il devrait être obligatoire et le lieu d’affectation devrait être proposé aussi bien en France que dans le reste du monde.

  • On me reproche d’avoir assimilé un peu vite le projet du SCO avec la société de 1984 d’Orwell. Evidemment, dit comme cela, on falire la personne à court d’arguments.

    Le SCO vise à définir "la citoyenneté", le "lien social" (le rapport entre les personnes), le "sentiment d’appartenance à la nation" et la "jeunesse". Des notions jusqu’alors vagues qui pourraient prendre un sens nouveau, c’est exactement ce que dit l’association Récit dans son projet.

    L’objectif du SCO n’est pas la réussite du service civique obligatoire en tant que tel mais les effets qu’il pourra avoir durablement sur la société.
    Il paraît que le "ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative" - amusant rapprochement - va disparaître et être rattaché au "ministère de l’Intérieur".

    Le SCO, bien sûr, ne va pas appliquer à la lettre, l’utopie glaçante d’Orwell, ni le meilleur des mondes de Huxley. Mais un SCO par ici, les directives de développement local, la décentralisation, la cohésion sociale, la réforme de la Sécu, la loi de l’égalité des chances, tout cela faitt partie des "logiques technico-instrumentales qui destructurent les cadres de vie quotidienne".
    La citation de Bernard Eme (par Myriam, dans la rubrique, "comment impliquer les autres générations") est on ne peut plus cruciale.

    Aucune de ces logiques n’est totalitaire en soi, ni négative puisque le langage est positivé. Mais mise les unes à côté des autres, ça le devient. Et pour installer ces logiques destructurantes, il faut des réformes. Chaque réforme produit ses effets négatifs, qui à leur tour font peser sur l’opinion la nécessité d’autres réformes.

    Ainsi nous vivons de plus en plus dans une société de surveillance et de contrôle, d’oppression et de répression, mais elle s’installe pour notre bien et celui des autres.

    Par exemples, c’est pour votre bien et celui des autres qu’on vous interdit de fumer dans les lieux publics. Ou c’est pour éviter de froisser les susceptibilités que l’on souhaite revenir sur la liberté d’expression. On retire une liberté mais c’est pour votre bien. De même on oblige la jeunesse, mais c’est pour son bien et celui des autres, donc de toute la société.

    Il faut comprendre que cela est une forme poussée du management, qui confine au lavage de cerveaux des organismes crypto sectaires.
    Le SCo tout seul serait une bonne chose. Mais, dans la société dans laquelle nous vivons, c’est un pas de plus vers le totalitarisme. Il dit en substance : en dehors de votre vie au travail, et votre vie privée, votre vie publique nous regarde, et nous allons vous montrer comment on fait pour agir pour le bien. ET que l’on sait bien, que lorsque cette normalisation entend lutter contre le prétendu individualisme, il s’agit de contrôler l’un des derniers espaces de liberté qu’il reste aux citoyens.

    Le SCO contient en lui même, dans sa partie négative, un appel au développement de la révolte, c’est à dire radicaliser à l’extrême la constestation, comme le SCO radicalise à l’extrême la gouvernance. Mais on ne fera jamais le rapprochement.

    Le SCO contribuera à déclencher de grandes révoltes. Non pas parce que les gens ne sont pas civiques, mais précisément, parce que la France est le pays où le fascisme d’Etat entraîne des convulsions (on les a vues déjà) puis un rejet absolu. Pour l’instant, ça se travaille, ça se prépare dans l’insconscient.

  • Y a-t-il un moyen pour ENCOURAGER CLAIREMENT et MASSIVEMENT Mr. Luc FERRY à pousser à la mise en place d’un service civique OBLIGATOIRE de 9 mois pour tous les jeunes ?