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Peut-on parier sur des percées technologiques ?

vendredi 26 novembre 2004


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La persistance de la croissance démographique et économique a conduit à dépasser la capacité de la planète à subvenir à nos besoins en ressources renouvelables [1].
Face aux changements radicaux dans nos modes de vie que la gravité de la situation impose, nous pourrions être tentés de compter sur l’aide providentielle de nouvelles technologies.
Mais avons nous le droit de parier sur des innovations qui n’existent que sur le papier ou qui n’ont pas encore fait leurs preuves ?
Si oui, lesquelles ?

Oui
- On peut s’attendre, mais ce n’est pas prévisible, à des "innovations disruptives" qui peuvent renverser radicalement l’analyse économique et de développement durable d’un projet Cyril Demaria - 29/11/2004
- Les « décroissants » se proclament humanistes, mais ils ne croient pas en l’homme. Leur pessimisme leur fait dire que l’humanité ne sera pas assez inventive pour trouver des énergies de substitution au pétrole ni assez raisonnable pour éviter un désastre écologique. Pierre-Antoine Delhommais - Le Monde - 30/07/2006
- Oui, il faut parier, ça fait partie de la vie même Serjou - 13/11/2006
- "Si, dans 10 ans, il s’avère qu’on n’arrive pas à changer la croissance, parce que les technologies ne sont pas à la hauteur, (...), on verra." Christian de Boissieu, président du Conseil d’analyse économqiue - Le Monde - 30/05/2007
- "Faisons confiance à l’imagination humaine et au progrès. (...) Qui aurait prévu l’invention d’internet il y a seulement 25 ans ?" Christian Gerondeau, CO2, un mythe planétaire, Toucan 2009 (p 252)

Non
- "L’inaction semble provenir d’une certitude que le monde trouvera bien une solution pour éviter la catastrophe, que la science saura nous sauver." Yann Arthus-Bertrand - Le Monde - 24/09/2008
- L’espérance dans le succès de la fusion nucléaire contôlée (ITER) permet de ne rien changer à nos habitudes en pariant sur une énergie gratuite et inépuisable....fuite en
avant Bruk - 7/4/2005
- Il ne faut pas se focaliser sur les progrès « prévus » de la technologie, pour au moins 3 raisons :

  • Ces progrès sont, par nature, incertains
  • Ils peuvent présenter des effets pervers
  • Ils sont, pour une part importante, annihilés par la croissance

Jean Sivardière- FNAUT - 29/07/2006
- Les technologies vraiment innovantes ne progressent que dans le domaine militaire et du virtuel Jean-Paul Baquiast - 9/12/2006
- "Les moeurs et réflexes profonds des sociétés, qu’elles soient « avancées » ou traditionnelles, changent très lentement et ne sont pas accessibles à la rationalité qui découle, en principe, du développement technologique" Jean-Paul Baquiast - 9/12/2006
- "Nous continuons à faire dépendre notre action d’hypothétiques progrès techniques futurs, alors que le problème est juste l’envie de s’y mettre". Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde, Seuil 2009 (p 165)
- "Inutile de parier sur des solutions futures, l’inaction d’aujourd’hui sera beaucoup plus coûteuse que l’action lancée maintenant avec les moyens du bord, qui sont déjà les plus considérables que nous ayons eus." Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, C’est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde, Seuil 2009 (p 166)
- "Penser qu’une découverte va nous sauver, c’est à classer dans la catégorie "croyance religieuse". Olivier Lambeaux
- 5/6/2009


[1Selon le WWF, l’empreinte écologique du consommateur moyen était de 2,3 ha/personne en 1999, soit 20% au dessus de la capacité biologique de la terre qui est de 1,9 ha/personne

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  • L’une des difficultés de l’analyse de projets d’investissement selon des critères économiques et de développement durable tient effectivement à la difficulté à quantifier l’impact du progrès technique.

    Le meilleur exemple est le rapport du Club de Rome en 1970 qui préconisait une "croissance 0" sous prétexte que les réserves d’énergie non renouvelables (en particulier le pétrole) seraient épuisées très rapidement, qui a prouvé son inanité car le progrès technique a permis des explorations en profondeur, une meilleure exploitation des nappes actuelles et une meilleure utilisation de l’énergie produite à partir de sources fossiles.

    Il existe en particulier une catégorie appelée les "innovations disruptives", c’est-à-dire qui renversent les paradigmes existants et en instaurent de nouveaux. Ce type d’innovation peut renverser radicalement l’analyse économique et de développement durable d’un projet donné sans que cela soit pour autant prévisible.

    Ceci s’avère particulièrement délicat à gérer dès lors que l’on s’intéresse à un arbitrage intergénérationnel en matière de politique énergétique, par exemple.

    Voir en ligne : Progrès technique et développement durable

    • C’est le rêve du projet ITER....
      qui permet de ne rien changer à nos habitudes en pariant sur une énergie gratuite et inépuisable....fuite en avant..et gouffre financier qu’il faudra bien un jour payer d’une manière ou d’une autre.
      Entretemps on freine l’éolien et autres techniques terre à terre contribuant modestement mais sûrement à la conservation des espèces et à l’équilibre fragile de la planète.....
      Babel...et plus l’homme veut monter haut, plus il montre son c...

    • A propos du message
      - 12. Peut-on parier sur des percées technologiques ?

      quand bien même la technologie permettrait d’extraire un peu mieux et un peu plus une source d’énergie fossile, il n’en reste pas moins qu’elle ne deviendra pas renouvelable.

      Il serait intéressant de voire nos brillants économistes adeptes de la Terre Plate reconsidérer en 2009 leurs propos sur le Club de Rome tenus en 2004.

      Oui il peut y avoir des innovations disruptives comme la maitrise du feu, mais il peut aussi y avoir des sauts ou plutôt des chutes... des innovations peuvent devenir destructives.

      Tout ce que l’on peut dire, c’est que toute chose égale par ailleurs, on va dans le mur. Penser qu’une découverte va nous sauver, sauver la croissance, faire durer, c’est à classer dans la catégorie "croyance religieuse".

      Il n’y a rien de délicat à gérer un arbitrage intergénérationnel en matière de politique énergétique, il suffit de s’autoriser un prélèvement sur les flux et pas sur les stocks.

  • PARIER SUR...

    Oui, il faur parier, ça fait partie de la vie même, mais, en la circonstance il vaudrait mieux éviter de se tromper d’enjeux, ou plutôt de faire des impasses, et faire attention aux mises.

    Aux enjeux classiques : bénéfices, puissance, pouvoir... d’achat, survie individuelle, s’ajoute un enjeu majeur, mais encore mal évalué : la capacité de la planète à préserver les générations qui viennent.

    Le jeu habituel risque d’en être perturbé, car ce nouvel enjeu n’est pas spécifique à une ou des catégories de joueurs, mais à toutes. Ce n’est plus le poker, mais une sorte de "roulette", dont il reste à définir les règles...

    L’enjeu de base est tout de même la survie individuelle, mais considérée à l’échelon global. Cela ne signifie pas l’abandon des autres enjeux, mais d’en ajuster les prétentions à une espérance raisonnable de réussite.

    En particulier, les paris technologiques doivent être adaptés à des objectifs redéfinis dans ce nouveau cadre, qui nous propose de faire la synthèse d’exigences actuellement éparpillées.

    Deux principes m’apparaissent pour orienter ce travail :

    - renforcer la coopération à tous les niveaux, privilégiant l’émulation (qui perfectionne), sur la compétition (qui gaspille),

    - harmoniser les cycles et les rythmes de la "technosphère" à ceux de la biosphère, à l’échelle de la planète.

    A voir comment...

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