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Observatoire Chrétien de la Laïcité : Prendre le temps

vendredi 16 novembre 2012

Comme tous les mouvements laïques, l’observatoire chrétien de la laïcité souhaite la suppression du concordat en Alsace - Moselle et l’application à ces trois département français de la loi de 1905. Il l’a fait savoir dans le communiqué de presse suivant :

« L’OCL (Observatoire Chrétien de la Laïcité) se félicite de la volonté de Mr François Hollande, s’il est élu président de la République, d’introduire les articles fondateurs de la Loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat dans la Constitution de la République Française, mais déplore l’information selon laquelle ce candidat se préparerait aussi à rendre constitutionnelle l’exception concordataire en Alsace-Moselle.

Ces exceptions, dues à des circonstances historiques particulières, n’ont plus de raison d’être aujourd’hui et doivent donc disparaître même si pour cela des négociations et des étapes peuvent s’avérer nécessaires.

L’OCL affirme que c’est la Loi de 1905 qui doit devenir la loi de l’ensemble de la République française »

Comme vous le savez l’OCL regroupe des associations qui font partie de la fédération des réseaux du Parvis : or un groupe important d’amis alsaciens et mosellans font partie de cette fédération. Certains de ces amis sont proches des idées de l’OCL, mais il faut aussi reconnaître qu’il y a aussi des réticences de la part de chrétiens alsaciens pourtant ouverts et progressistes. Il y a des raisons à ces réticences. Une raison fortement instrumentalisée par les partisans du maintien du statu quo, est que le statut local ne concerne pas que les cultes mais d’autres aspects importants de la vie sociale. Cet argument doit être considéré et des réponses claires apportées car il n’est pas impossible de séparer le problème concordataire des autres questions.

N’oublions pas aussi que dans tous les autres départements français les religions sont de fait subventionnées plus ou moins directement : entretien des églises, réduction d’impôt pour le denier du culte, contrats des écoles, subventions aux associations, etc... Une réflexion s’impose donc aussi aux associations laïques pour que les lois françaises soient clairement définies sur tout le territoire national et que nous nous interrogions sur les rapports parfois mal délimités entre culte et culture : opération qui est parfois assez difficile.

L’autre argument est que l’application brutale de la loi de 1905 provoquerait en Alsace-Moselle des conséquences financières et donc organisationnelles rudes et à certains égards difficiles à supporter pour des institutions religieuses qui jouent un rôle social important (sur les plans universitaires, humanitaires ou dans les associations de jeunes) et sont habituées à profiter de la manne gouvernementale. Notamment certaines personnes proches de nous par ailleurs m’ont demandé si j’étais prêt à demander la suppression des ressources (en fait les salaires) des prêtres, pasteurs et laïcs (chargés de famille pour partie) salariés dans le cadre du concordat. Il y a aussi des propositions claires à faire dans ce domaine pour que des mesures transitoires soient envisagées.

Il nous est apparu que l’application de la loi de 1905 à ces trois départements qui ne sont pas actuellement dans l’illégalité mais dans une situation qui échappe à la République laïque que définit la constitution, dans la mesure où le bénéfice du concordat leur est actuellement reconnu par l’Etat français demanderait pour le moins des échanges aboutissant à des propositions sur ces points..

Il en est de même dans d’autres territoires où ne s’applique pas la loi républicaine.

On ne saurait donc se contenter d’un mot d’ordre dans sa nudité qui serait ressenti par les alsaciens et les mosellans comme un slogan provocateur et peu productif et accepter de prendre le temps pour établir la laïcité sur tout le territoire français.

Jean Riedinger, secrétaire de l’O.C.L. (mai 2012).
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